Réponse à: AU-SECOURS (abusée vers 9 ans)

Surnom: AU-SECOURS
Pays: Belgique
Âge: 36
Sexe: féminin

Bonjour, J'ai été abusée vers +- 9 ans par mon père (seulement des attouchements, mais il me disait qu'il avait le droit et que je ne pouvais pas en parler)et moi pendant tout ce temps je ne disais rien. quand ma maman devait partir et me laisser seule avec mon papa c'était l'enfer, j'avais toujours peur, mais je ne me rappelle pas vraiment si ce n'était qu'1 ou 2 x qu'il m'a touché, mais je n'ai jamais oubliée. Ce que je me souviens c'est que je disais toujours que mes parents n'était pas mes vrais parents (et maman me disais que je disais souvent que mon père n'était pas mon vrai père (oui je pense qu'au fond de moi je me disais qu'un père ne pouvais pas faire une chose pareil). Ces attouchements ont été brefs, mais ont gâchés ma vie, car j'ai la maison de mes parents en horreur (et je dois m'y rendre tout les jours (maman malade), je ne supporte pas de dialoguer avec mon père (alors qu'il fait tout pour m'aider dans ma maison... il est fièr de moi...) moi je ne supporte pas qu'il me touche, me prend dans ses bras, qu'il touche mes enfants...).

## Bonjour Au-secours : je suppose que vous êtes consciente aujourd'hui que, même s'il disait qu'il avait le droit, il n'avait pas ce droit ! Il l'a pris, tout bonnement. Vous avez parfaitement le droit de refuser aujourd'hui qu'il vous touche, vous et vos enfants !

Les sujets intimes ont toujours été tabous chez mes parents (je n'ai jamais vu maman nues, ni mes soeurs. Je n'ai jamais rien dit à personne, mais je souffrais, jusqu'à l'âge de 36 ans, j'ai pu parler avec une assistante sociale pour d'autres choses et je suis "tombée en confiance" et petit à petit j'ai pu en parler alors qu'elle avait compris avant que je ne le lui dise. J'ai été quelqu'un de renfermée, qui coupe court aux amitiés, qui n'a pas été fidèle en amour dans mon adolescence (je voulais, je l'avais et je n'en voulais plus...), je suis très complexée, je me sens toujours coupable, agressée, je me sens toute petite, je n'ai pas d'estime en moi, je ne me sens pas interressante.

## Le début d'ouverture que vous manifestez est un bon signe. Je suis mariée depuis 12 ans à quelqu'un de super gentil que j'aime énormément, mais avec qui je n'arrive pas à être gentil (avec qui j'ai été infidèle avant et au début du mariage (il a su pour avant mais pas pour après), à chaque fois qu'il fait quelque chose j'ai toujours quelque chose à dire, j'ai l'impression que depuis que je suis avec lui je le pousse à me quitter, qu'il en ait marre mais je n'y arrive pas.

## Ces attouchements de votre père ont vraiment laissé une marque durable dans votre développement psycho-affectif.

J'ai trois filles (10-8-4) que j'adore. La grande est repliée sur elle-même (asthme - migraine, elle voit une pyschologue ...), la deuxième est énurétique, hyper kynéthique., mal dans sa peau, parle de "je n'aime pas être sur la terre, mais aimme d'être ailleurs", elle voit une psychologue (stress dans la maison)et je suis sûre que c'est moi engendre tout ce stress, avec mes peurs quotidienne, anxieté, j'ai toujours peur de laisser mes filles, chez mes parents,ou avec mon père. Je ne peux pas expliqué cela à mon mari. Je fais très attention, je leur pose énormément de question. Elle demande à aller chez mes parents de temps en temps, mais je leur dit que labas l'atmosphère n'est pas sain pour elles.

## Vous ne «pouvez» pas ou vous ne «voulez» pas expliquer tout cela à votre mari ? Il fait partie de la famille, et à ce titre, pourquoi ne devrait-il pas savoir ?

Je n'ai jamais réussi à avoir du plaisir avec personne, je ne sais même pas ce que cela est. Je pensais être frigide, mais le désir est là, mais à un moment c'est comme une barrière qui tombe et qui coupe tout. j'ai toujours la tête ailleurs comme dans la journée je suis comme une pile électrique (je dirais que je me comporte comme une "hyperactive"). Au début je faisais semblant, mais mon mari me dit que je ne peux plus, mais que je devais me faire soigner.

## L'apprivoisement au plaisir peut se faire, Au-secours, lorsque les vieilles blessures sont en voie de guérison. Pas avant.

J'ai tout accepter (tout était endormi en moi) jusqu'au jour ou j'ai pu dire "je suis une enfant abusée" alors je n'ai plus accepter cette situation (pas de plaisir, mes enfants malade (ma souffrance déteint sur elles). Je veux m'en sortir (je ne veux pas que mes enfants vivent ma souffrance.

## Je comprends que vous commencez à vous affirmer dans ce que vous êtes. C'est très positif. Je n'ai jamais parler avec mon mari.

## Et pourquoi ne pas commencer ?

Je n'ai jamais vu chez mes parents une entente, ni de dialogue entre eux ou entre nous les enfants, ma famille parentale a été un calvaire j'ai toujours dit que je ne ferais pas comme eux. Je me suis tellement battu au fond de moi pendant toute ces années. Dès que je me suis mariée, le processus à débuter j'ai commencé à produire dans ma nouvelle famille le cauchemar que j'ai vécu dans mon enfance. J'analyse tout et négativement. Je dicte même les réactions de mes enfants entre-elles. Parce que nous ne nous entendons pas mes frères et soeurs que je ne veux pas que mes enfants aboutissent à cela aussi. et peut être que je fausse leur sentiments, je les stresse énormément. Je veux absolument que le schéma familiale ne se reproduise pas chez moi.

## Vous voyez la situation très lucidement, selon moi. C'est un bon atout.

Toutes mes peurs, le fait que j'ai été abusé par mon papa. Je ne veux pas en parler à mon mari car il a un énorme respect pour lui. Et je ne veux pas casser le peu qui reste d'une famille très très fragile et à problème.

## Permettez-moi d'exprimer mon désaccord. Sur quoi est basé le respect de votre mari envers votre père ? Sur l'ignorance ? Sur le mensonge ? Vous ne voulez pas casser quoi au juste ? Demandez-vous qui, exactement, vous protégez par votre silence !

Je n'arrive pas à le détester, je lui trouve des excuses, je pense que cela est ma faute...

## Personne ne vous demande de le détester . mais peut-être que le fait de lui donner l'heure juste vous libérerait considérablement. Votre faute ? À l'âge de 9 ans ? Vous étiez une victime innocente, pas autre chose.

J'ai aussi eu des attouchements avec mon demi-frère de 4 ans mon aîné,à l'âge de +-10 ou 11 ans, mais j'ai toujours l'impression que ces attouchements ont eu lieu par ma faute, cela a été brefs, mais sont restés dans ma mémoire (j'ai 5 frères et soeurs plus jeunes que moi tous à problème : instables, renfermés, pas une famille unie). Il y a eu aussi des attouchements avec un oncle à une reprise brève.

## Ce sont là des conséquences et des prolongements malheureux de la situation première.

Avant mon mariage, fleurte avec le meilleur ami de mon mari et après le mariage fleurte avec le frère de mon mari. Alors suis-je anormale ?

## Pas du tout. Vous vivez avec les séquelles de l'inceste et ceci fait de vous quelqu'un qui a des difficultés d'adaptation, mais pas quelqu'un d'anormal.

Il m'arrive de me dire que parfois mon mari et mes enfants seraient mieux sans moi, mais je suis trop lâche( ma soeur de 27 ans a essayé à plusieurs reprises de se suicider mais je n'ai pas de dialogue avec elle), mais ma souffrance se transforme vis-à-vis des 4 personnes que j'aime le plus au monde par de l'agressivité au quotidien, mais je suis au yeux du monde exterieur, mes parents, mes collègues, mes amis, la fille la plus gentille, la plus serviable, qui ne s'énerve jamais et qui est toujours là pour tout le monde....sauf pour mes 4 amours. Toutes mes réactions, ne sont pas volontaires... mais j'ai besoin d'aide parce que je veux meiux gérer ma vie et celle de ma famille.

## Au-secours : votre présence est nécessaire d'abord et avant tout à vous-même.

Je vous écrits avec beaucoup d'espoir, car je voudrais m'en sortir sans devoir mettre au courant les autres de mes souffrances et les faire souffrir. Je voudrais que mon mari malgré les affronts que je lui ai fait ai du respect pour moi, parce que j'en ai besoin et je pense que finalement je le mérite. Je ne veux pas que mes enfants me ressemble ou ne ressemble à ceux de ma famille.

## Votre objectif est très noble et très réaliste, mais il demande assiduité dans les efforts et guidance. Poursuivez votre cheminement avec l'assistante sociale ou un psychologue. Vous pouvez remonter cette pente !

Je vous remercie pour votre site; Merci.d'avance.

## Je vous envoie mes bonnes pensées !

Georges-Henri Arenstein, Psychologue