Canada
masculin
37
oui
grave
Bonjour et merci pour vos réponses "éclairantes" et rassurantes.
Je vis depuis plusieurs années avec des émotions négatives qui m'empoisonnent littéralement l'existence. J'entretiens un ressentiment énorme, une amertume et une rancune tenace envers la plupart des membres de ma famille, pour des
Je sens que j'ai été blessé, floué, qu'on m'a manqué de respect à de nombreux égards et qu'encore aujourd'hui, on crois que je ne suis rien d'autre qu'un "chiâleux" qui cherche la zizanie...Ce qui est faux. Je veux juste qu'on me respecte.
Ma question est la suivante : pourrais-je liquider ces émotions qui me travaillent constamment et m'empêchent de m'épanouir, dans le cadre d'une psychothérapie? Je vous la pose car j'ai lu quelque part que la seule façon de liquider ces questions était d'en faire part aux personnes concernées. Mais voilà, si je fais cela, ma famille au complet va me clouer le bec et la chicane va reprendre de plus belle. La simple perspective de m'asseoir avec les personnes concernées pour procéder à cette "liquidation" me plonge dans l'anxiété et je crois que j'ai trop de ressentiment pour faire cela d'une manière adéquate sans tomber dans une guerre de mots, sinon de poings, avec les personnes concernées, et comme je suis une personne docile et pacifique, on me marchera sur les pieds encore...
La seule solution reste donc la psychothérapie car je ne peux plus vivre avec ces émotions frustrantes. Mais est-ce que cela fonctionnera et sera aussi libérateur que de laisser libre cours à toute ma colère auprès des personnes visées?
D'après vous, quelle courants ou approches thérapeutiques je devrais privilégier pour obtenir des résultats probants? J'en suis rendu à un point critique dans ma vie où j'ai vraiment besoin de faire le ménage avant de me faire bouffer par ces émotions que je gère très difficilement et me tiennent dans un état d'anxiété constant, sinon d'angoisse.
Je n'en peux plus et j'étouffe. Je suis frustré de toute cette situation.
Merci beaucoup pour vos précisions.
Réponse à Atlantique (Ressentiment)
09-05-03
Bonjour Atlantique,
En guise de préambule et avant de répondre de façon spécifique à vos questions, je tiens à vous apporter quelques petites précisions.
On vous a dit «d’oublier ce qui s’est passé» mais vous en êtes incapable, dites-vous. Et pour cause ! Votre mémoire a enregistré des événements passés au cours desquels on vous a manqué de respect. Il n’est pas réaliste de se débarrasser de tels souvenirs comme on se débarrasserait d’un sac de poubelles ! Le truc, c’est de continuer à vous en souvenir, mais de faire en sorte que ces souvenirs ne soient plus dérangeants. Et la psychothérapie permet d’apprendre cela.
Vous voulez juste «qu’on vous respecte». Il est évident qu’il serait plus agréable pour vous que ceux qui vous ont manqué de respect se mettent tout à coup à vous respecter. Peut-être le feront-ils. Mais peut-être pas. Les autres n’obéissent pas à nos désirs (et s’ils le font, c’est parce qu’ils le veulent bien). Le truc, c’est de continuer à vivre, de préférence heureux, même si on ne vous respecte pas. Par exemple, en vous mettant à l’abri des marques tangibles de leur manque de respect : vous n’êtes pas obligé de rester passif et de vous exposer à des situations ou des événements désagréables. Là encore, la psychothérapie permet d’apprendre cela.
Vous avez lu quelque part que «la seule façon de liquider ces questions était d’en faire part aux personnes concernées». Nuance : une des façons, parmi plusieurs, consiste à faire cela. Et cela demande diplomatie et préparation de votre part et surtout une attitude d’accueil de la part des personnes en question, ce qui est loin d’être le cas, selon vos dires. Vous aurez donc à trouver la solution à votre malaise «en circuit fermé» et… oui, la psychothérapie favorise encore un tel apprentissage.
«La seule solution reste donc la psychothérappie»; vous le dites vous-même très clairement. Il y a d’excellentes chances pour que cela fonctionne et pour que cela soit libérateur puisque, déjà, votre orientation est favorable à cette option.
Quels courants ou approches devriez-vous privilégier pour obtenir des résultats probants ? Il faut savoir que c’est moins l’approche qui donne des résultats probants que la qualité de la relation entre vous et votre psychothérapeute. Compte tenu de ce facteur, il semble que le courant humaniste-existentiel pourrait répondre à vos attentes.
J’espère avoir pu vous éclairer quelque peu.
Bien à vous,
Georges-Henri Arenstein Psychologue
