Réponse à: ATHÉNA (difficulté dans ses relations amoureuses)
Surnom: ATHÉNA
Pays: Canada
Âge: 24
Sexe: féminin
Bonjour, Merci de consacrer ainsi de votre temps à ce site (je devine qu'il en exige beaucoup). Après la lecture de quelques unes des réponses, j'aimerais que M. Arenstein en particulier réponde à ma question car certaines de ses réponses m'ont beaucoup émue (et il répond à plusieurs!! :-) ).
J'ai 24 ans, et n'ai jamais été en mesure de lier une relation amoureuse avec un homme. Vivre l'Amour je veux dire. EJ suis idéaliste. J'ai eu de courtes relations par le passé, chacune initiées par l'autre, mais je n'aimais pas alors j'y mettais rapidement terme.
J'ai éprouvée des sentiments et une fois l'amour envers des hommes (de mon âge, faut-il le préciser) qui semblaient être faits pour moi, mais je fus à chaque fois repoussée, ce qui eut pour conséquence que je n'ai jamais eu confiance en moi sur la plan amoureux. Depuis 5 ans, je répète ce pattern de m'attacher graduellement à un ami que je côtoie pour m'apercevoir que lui n'éprouve qu'un immense attachement pour moi, une belle amitié. Alors, il me faut des mois pour me sortir ce sentiment du coeur.
Par mes peines, mes introspections et mes voyages, j'ai appris beaucoup sur moi, la vie, le bonheur, les choses simples. Je suis indépendante, je vis pleinement, je suis heureuse, j'ai toujours cru qu'il fallait vivre heureux face avec soi-même en premier lieu. Dernièrement, j'ai rencontré un homme un peu plus jeune (22 ans) qui m'a tout-de-suite plu. Premier regard, première conversation. Il faut dire que je suis sélective, je sais qui je veux. Mais la peur, la panique d'être rejetée. J'ai foncé, décidée à entreprendre une relation qui serait dès le départ amoureuse. J'ai foncé par à-coup, avec un mélange d'actions audacieuses et de recul, ce qui m'a probablement fait passer pour quelqu'un de très changeante. Mais dernièrement, après quelques unes de mes avances discrètes (qui ont duré 6 mois!!), j'ai dû m'éloigner devant le manque de réciprocité apparent de mes sentiments. J'ai fini par avouer les raisons de mon comportement au dulciné en question, qui m'a avoué n'être pas certain d'être capable d'aimer à nouveau étant donné les trahisons les déceptions qu'il a vécu. Quand j'ai suggéré qu'il me considérait comme une amie et non comme une amoureuse, il ne m'a pas détrompée. Alors me voici encore dans la même situation.
Le résultat? En ce moment, je me maintiens de peine et de misère dans un bonheur relatif entremêlé de crises de tristesse, mais qui me coûte beaucoup.
Je suis incapable de travailler dans mes livres parce que je vis une véritable obsession à savoir qu'est-ce qui ne va pas chez moi. Je ne peux oublier ce jeune homme pour qui j'ai la certitude d'avoir pu bâtir quelque chose, s'il l'aurait voulu. J'ai besoin d'être constamment entourée de mes fidèles amis-es et le principe de plaisir a le dessus constamment sur moi. Vous voyez, moi qui suis si indépendante par l'esprit et par mes actes, je m'accroche et ne peut passer à autre chose, comme une personne normale (quoique le concept de normalité en est un statistique seulement, non?).
J'ai visiblement un problème d'attitude, un problème relationnel. J'ai déjà entrepris une psychanalyse de 8 mois, qui a été interrompue pour des raisons logistiques (et non logiques!!!). J'ai en horreur la dépendance affective par simple besoin d'avoir quelqu'un, n'importe qui. Mais dernièrement, je me encore rendue à l'évidence que je suis faite pour aimer, une simple créature faite pour aimer, qui a beaucoup à donner et besoin de recevoir, et qui perd un peu de force à chaque déception.
S'il vous plaît, j'aimerais que vous me communiquiez quelques suggestions de lecture et/ou une personne ressource dans la région de l'estrie. Au revoir et merci, Athéna
Bonjour Athéna,
Une gros merci pour vos bonnes paroles relativement à notre site. :o)
Votre lettre est empreinte d'un mélange de sensibilité et de douceur et aussi d'une grande clairvoyance. Il est visible que vous vous êtes déjà posé les bonnes questions et j'aime vous lire "J'ai un problème d'attitude, un problème relationnel". C'est ce que je vous aurais écrit . si vous ne l'aviez fait vous-même.
Votre problème relationnel semble être marqué par une attitude ambiguë avec les hommes. En voici quelques exemples :
Vous êtes idéaliste, sélective et vous savez ce que vous voulez . mais vous projetez l'image de quelqu'un de très changeant.
Vous aviez des relations courtes par le passé et comme vous n'aimiez pas vraiment, vous avez mis un terme . mais vous vous rendez compte que vous êtes faite pour aimer.
Vous posez des actions audacieuses . mais vos avances sont discrètes.
Vous êtes indépendante, vous vivez pleinement et vous êtes heureuse . mais vous vous maintenez de peine et misère dans un bonheur relatif entremêlé de crises de tristesse.
Vous avez besoin d'être constamment entourée de vos fidèles amis . mais vous avec en horreur la dépendance affective.
Vous êtes indépendante par l'esprit et les actes . mais vous vous accrochez et vous ne pouvez passer à autre chose.
Dans vos relations, vous n'aimiez pas, alors c'est vous qui mettiez un terme . mais quand vous éprouvez des sentiments envers des hommes, c'est vous qui êtes repoussée.
Ouff ! Heureusement que la contradiction ne vous fait pas peur. :o)
Athéna, est-ce que le titre de cette chanson de Gilles Vigneault s'applique à vous : "Qu'il est difficile d'aimer . " ?
Si mon hypothèse est exacte (l'ambiguïté), vous avez appris tôt dans l'enfance à vous méfier de ce que vous aimiez profondément et en même temps de vous accorder le droit aux plaisirs instantanés. Le "tout de suite, ça va" et le "long terme = danger" font penser à la peur de l'intimité, la peur de vous faire avoir, la peur d'être exploitée ou trahie, la peur, la peur et toujours la peur.
Je crois que la peur est ancrée profondément en vous et que le principe du plaisir, qui a toujours le dessus sur vous, sert à vous empêcher de le sentir.
Voici trois ouvrages intéressants sur le sujet :
- Choisir qui on aime Howard R. Halperin Ed. Le jour
- La sainte folie du couple Paule Salomon Ed. Albin Michel
- Bien gérer sa vie de couple Sylvie Tenenbaum Ed. Retz Quant à vous communiquer une personne-ressource dans la région de l'Estrie, c'est difficile, ne connaissant pas la ville où vous habitez. Si vous vouliez bien communiquer directement avec moi, je vous donnerais avec plaisir trois noms dans votre région immédiate.
Pour vous faire du bien, Athéna, vous pouvez, lors de ces crises de tristesse, lâcher le raisonnement et la pensée et vous autoriser à sentir le manque dans tout son éclat et dans toute son intimité. Vous vivrez les avantages de ce dernier point une fois la crise passée : rien de tel pour s'éclaircir les neurones.
Finalement, n'oubliez pas, Athéna, que votre vie amoureuse en est à ses débuts. Vous êtes en train d'accumuler de l'expérience; je vous souhaite un bagage aussi riche et diversifié que possible. :o)
Bonne chance, déesse de la Pensée, des Arts et des Sciences !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue