Réponse à: ANONYME (se prendre en main)
Surnom: ANONYME
Sexe: masculin
Bonjour,
Ma situation : dépression consécutive de 13 ans à 17 ans. Jalousie maladive envers ma soeur lorsque j'étais jeune. Problèmes de communication avec ma mère pendant mon enfance. incompatibilité de caractère. J'étais sensible à l'extrême et elle était d'une franchise et d'un ton directe. En deux mots je ne me sentais bien que lorsque j'étais ailleurs. Et en vieillissant, je ne me sentais bien ni à l'école, ni en famille seulement avec les 2 ou 3 amies de filles que je me suis faite à l'adolescence.
Maintenant, ma situation a tellement dépérit qu'il ne me reste qu'un ami et mon conjoint. Si ce n'est de mon conjoint je ne pourrais pas fonctionner. Je ne suis plus capable d'entreprendre de nouveaux contacts sociaux car ca me démollit tellement. Mais ce n'est pas une vie, ça!
Mais le pire de mon problème, c'est que je ne suis pas persistante dans rien. Je commence quelque chose, exemple je vais perfectionner mon anglais avec un cd-rom à tous les jours et j'arrête après quelques jours. Et c'est comme ca dans presque tout ce que j'entreprends dans ma vie depuis l'adolescence.
Au stade où j'en suis aujourd'hui, si mon conjoint meurt ou me quitte, il ne me restera qu'une solution. Et cette solution, je l'ai envisagé tellement souvent depuis que j'ai 14 ans. Je n'arrête pas de me demander comment se fait-il que je suis comme ça.
Ma mère n'arrêtait pas de me dire que lorsque j'étais jeune qu'ils m'avaient trop gâté mon père et elle; que j'étais paresseuse; pourtant je n'ai manqué de rien de l'essentiel de la vie. (maison, nourriture, vêtement)
J'avais d'excellents résultats à l'école au primaire, je ne demandais aucune attention pour mes devoirs. On dirait que je fonctionnais tellement bien toute seule. J'étais la dernière d'une famille de 4 enfants. Je regrette quasiment d'avoir trop bien fonctionné. Aujourd'hui, je ne fonctionne sur presque qu'aucun domaine.
Si je suis une grosse paresseuse enfant gâté, dites-le moi franchement, car au moins je saurai à quoi m'en tenir.
Une malheureuse qui aimerait savoir la vérité
Bonjour Anonyme.
Vous demandez si vous êtes une « grosse paresseuse enfant gâtée »?
Il n'y a que vous qui pourriez répondre à cette question, en fait, mais actuellement, je ne crois pas que vous soyez en état d'y répondre, parce que vous êtes surtout mêlée.
Vous êtes mêlée entre deux partie de vous-mêmes : une partie de vous qui est fatiguée, qui ne veut plus voir personne, qui se décourage facilement, qui pense au suicide, qui se juge en même temps très « paresseuse et gâtée » et une autre partie qui demande à l'aide, qui garde encore espoir, qui se demande pourquoi elle est comme ça et voudrait bien, je pense, y remédier. C'est probablement elle d'ailleurs qui a écrit cette question. C'est aussi elle qui a conservé un ami et le conjoint.
On dit souvent qu'il y a un temps pour tout faire dans la vie.
Aujourd'hui, ce n'est pas le temps de vous juger, de vous regarder dépérir, de vous suicider ou de vous traiter de tous les noms de la terre.
C'est plutôt le temps de porter attention à cette petite partie de vous-mêmes qui demande de l'aide, qui veut s'en sortir et qui ne demande qu'à devenir plus forte. Aujourd'hui, pour vous, Anonyme, c'est le temps de laisser cette partie de vous prendre les choses en mains. Elle a déjà fait un premier pas en écrivant cette question. Laissez-lui en faire un autre en demandant de l'aide professionnelle. Faites-le aujourd'hui. Faites-le maintenant.
Si, comme le dit la maxime, « aujourd'hui est le premier jour du reste de votre vie », c'est aujourd'hui, peu importe votre passé, qu'il vous appartient de décider ce que sera votre futur.
Bonne démarche dans votre nouvelle vie, Anonyme.
Jean Rochette, Psychologue