Réponse à: Amoureux (problèmes de couples et dialogue)
Surnom: Amoureux
Âge: 42
Sexe: masculin
Après avoir eu deux enfants merveilleux en 10 ans de mariage, une grossesse non souhaitée conjointement est survenue à un moment du cycle jugé impossible (2 jours après la fin des règles). Discussion, analyse de la situation, décision raisonnable ... avortement accepté par nous deux, et effectué.
Et ... début des problèmes. Dépression de la mère, perte de désir (déjà faible), ... Ceux-ci durent depuis 2 ans et demi.
Afin d'expliquer un peu:
Moi (42 ans): Une seule femme dans ma vie (Elle), éjaculateur prématuré depuis toujours et une furieuse envie d'essayer d'y remédier. La certitude que l'amour n'est pas que le sexe, mais que sans lui c'est pratiquement impossible. Ai été, suis et resterai fidèle.
Elle (39 ans):
A été INSIDIEUSEMENT CAPTUREE par sa mère qui a profité du fait d'un père égoïste et violent qui désirait en fait un garçon (une femme reste à la maison, fait des enfants et satisfait son roi). Ce fait a été mis en lumière après toutes ces années par la thérapeuthe qui l'a suivie après sa dépression (seul point positif du "traitement" !!!). Sa mère s'est toujours servie d'elle en la régentant, et continue car on peut tout lui pardonner (vu qu'elle souffre de son mari, cela suffit déjà. Ou est-ce le lien du sang ?).
Ne supportait pas les moyens de contraception habituels (stérilet, pilule) et n'appréciait pas les préservatifs, mais ne voulait pas d'une solution radicale pour se laisser une chance s'il arrivait un malheur à un des enfants. Une seule fois sans moyens a donc suffit.
Me tient depuis pour responsable car l'avortement a été "trop facile". Espèrait en secret que le médecin me ferait "comprendre". A vie, je ne serai jamais "pardonné", je l'ai trahie. En fait, elle cherchait une échappatoire pour fuir les problèmes comme un travail trop épuisant, ou pour désobéir à sa mère (les deux premières grossesses avaient été difficiles et des risques étaient présents).
Après quelques mois d'abstinence (compréhensible car dépression), m'a demandé de me faire vasectomier (ce qui fut fait). Depuis, le calme plat, ou l'éruption si je tente de parler de sentiments et de sexe (je ne pense qu'à ça à son sens !).
Elle m'aime mais dit si l'occasion se présente à des tiers qu'une femme peut chercher autre chose que le sexe à partir d'un certain age (39 ans, est-ce vieux ?). Lors de nos rares relations intimes, se comporte comme un poids mort (c'était déjà un glaçon avant sous prétexte qu'un peu d'initiative me ferait perdre mes moyens). Refuse que j'apporte un peu de fantaisie. Je voudrais la stimuler autrement, enfin, afin de lui donner un peu de plaisir pour pallier mon manque de contrôle durant la pénétration. Ceci lui semble inacceptable et en tout cas pas nécessaire et si j'approche mes mains de son sexe, cela le dessèche et rend le rapport presque impossible. Les quelques minutes se transforment en secondes. Une autre position ? "Nous avions déjà essayé une fois et ça n'avait pas marché". Autrement, une excuse est rapidement trouvée. Un mot, une attitude suffisent à tuer le partenaire. Ce serait à moi de demander, mais je trouve que demander pour recevoir un refus, ou pour que ce soit sans plaisir n'en vaut pas la peine. La tuyauterie est toujours satisfaite pour un homme, mais le cerveau ne l'est jamais dans ce cas !
Pense maintenant fermement à quitter son emploi pour rester à la maison (la belle mère débarquera de plus en plus dans ce cas, j'en ai peur), mais sait aussi que rester à la maison n'est pas sa tasse de thé. Elle aime son travail mais ne supporte plus les remarques. Elle est très émotive et prend tout sur elle. C'est donc toujours de sa faute. Me demande de la soutenir, ce que je fais constamment. Entre autres en lui démontrant sa valeur et sa beauté à mes yeux.
Je me pose donc les questions suivantes: - Comment une femme peut-elle se détacher du sexe aussi simplement ? - Doit-on dissocier le sexe et l'amour dans un couple ? - Ne peut-on pas accepter de composer malgré l'impression d'avoir raté quelque chose ? (Les réconciliations sur l'oreiller dont on parle souvent me font bien rire !). - J'ai lu d'un spécialiste que "les femmes étant fortement dépressives après un avortement existent, mais leur dépression provient d'évènements et de conditions présentes AVANT leur grossesse". Dans ce cas jusqu'à l'enfance. Qu'en pensez-vous ? - Le dialogue est-il toujours aussi difficile avec une femme ? - La relation sexuelle entre époux n'apporte-t-elle donc rien ? - Pourquoi ai-je l'impression d'être un jouet ?
Bonjour AMOUREUX,
Il m'apparaît assez clair que votre couple a un bagage émotif assez important. Vous parlez de problèmes de prématurité de l'éjaculation chez vous, de dépression chez votre conjointe et un tas d'autres situations difficiles. Évidemment, tous ces facteurs ont un impact sur la dynamique de votre couple. Ce qui vous amène à poser les questions que vous me soumettez:
Ce que je remarque est que vos questions semblent rechercher une réponse généralisable à tout le monde, ou du moins, à toutes les femmes; (exemple: Comment une femme peut elle...... Doit-on dissocier......) Qui est "une femme"... qui est ce "on" dont vous parlez? Ce que je veux dire c'est que vous devez questionner votre conjointe, en ce qui a trait à ce qu'elle vit (au lieu de vous demander comment une femme peut se détacher du sexe, par exemple) Me suivez-vous? Aucune femme n'aurait la même raison ni la même réponse à votre question alors aussi bien ouvrir le dialogue afin de connaître la position de VOTRE couple face à la situation que vous vivez.
Je vous propose de modifier votre questionnement en vous suggérant les pistes suivantes, dans le but de vous aider à ouvrir le dialogue nécessaire entre vous deux. Car comme les individus sont différents par nature, je ne prétendrai pas pouvoir répondre pour votre femme. Elle seule saura identifier ses sentiments...
- J'aimerais comprendre comment ma femme peut se détacher du sexe aussi facilement? (note: si vous souffrez d'éjaculation précoce, est-il possible que votre femme ait pu se détacher du sexe parce qu'elle n'obtient pas de satisfaction lors de vos rapports amoureux?)
- Je pense que dans notre couple, le sexe et l'amour sont dissociés... principalement pour ma femme. J'aimerais qu'elle m'explique comment elle considère cette question.
- Comment composer avec la réalité que dans notre vie de couple, on n'obtient pas exactement ce que l'on souhaite?
- J'aimerais savoir comment ma conjointe associe sa dépression avec des événements de sa vie, préalables à l'avortement.
Quant à mon opinion; je ne généraliserais pas. Mais il est possible que pour certaines femmes, la dépression soit due à des événements passés que l'avortement aurait "éveillés" en quelque sorte.
- Comment puis-je favoriser le dialogue entre ma femme et moi?
- Qu'apporte la relation sexuelle entre mon épouse et moi?
Qu'est-ce que je désire en retirer?
Vous pensez qu'elle se venge de ce qu'elle a vu dans sa famille, en vous privant de relations sexuelles? Lui avez-vous déjà posé la question directement?
Et pendant que vous y êtes, exprimez-lui à quel point cela vous blesse de voir qu'elle semble ne pas se détacher suffisamment de son passé afin de vivre sa vie avec vous, son mari. Ne lui reprochez pas sa distance, mais exprimez votre souhait de vivre un rapprochement.
Bon dialogue et bonne chance!
Josée Leboeuf sexologue clinicienne et psychothérapeute