Réponse à: ALAIN (blessure d'amour propre et jalousie)
Surnom: ALAIN
Pays: France
Âge: 28
Sexe: masculin
Depuis maintenant huit mois, je suis séparé de mon amie, abusée par son grand-père, qui est partie vivre avec un autre homme peu après que j'ai réussi à la convaincre de consulter un psychologue. Je pense avoir passé le stade de la déculpabilisation quant à mon incapacité à avoir pu l'aidé. Mais son bonheur apparemment retrouvé me fait mal, même si elle me dit que son nouveau conjoint n'y est pour rien et qu'il s'agit du résultat de son travail. J'ai du mal à accepter le fait d'avoir été sacrifié sur le bûcher de sa résurrection après avoir passé quatre années à essayer de l'aider. Je n'ai plus goût à grand chose, je passe par des hauts et des bas, je n'arrive pas à faire de projet tant que je suis seul (déménagement, vacances, travail...) Elle m'a en quelque sorte entraîné dans sa déprime et son départ m'a enfoncé. Blessure d'amour, d'amour propre, jalousie de la voir heureuse alors que je n'arrive pas à retrouver la joie de vivre en dépit de quelques aventures que je n'ai su, pu ou voulu prolonger. J'ai consulté un psychologue, mais j'ai l'impression de tourner en rond. Je ne sais pas si mon mal est profond ou léger. J'ai le sentiment qu'il faudrait que je retombe amoureux pour tout résoudre, mais ça fait que je suis focaliser sur cette quête et le vit mal. Je ne supporte pas cette solitude (relative car j'ai pleins d'amis) et vit comme un complexe le fait d'être seul. Ma nervosité redevient constante. Elle accroît ma timidité et mon manque de confiance naturelle dès que j'approche une femme. Je souffre d'ailleurs d'hyperémotivité qui me pose parfois des problèmes lors des premiers rapports et me pose des questions sur les relations avec le point précédent. Je me dit que je devrais aller consulter uns psy femme, je ne sais pas. J'ai beau faire des efforts pour sortir et rencontrer pleins d'amis, je n'arrive plus à être décontracté et joyeux comme avant. Les difficultés que j'ai vécu au côté de mon ancienne partenaire (frustration, agressivité) me hantent toujours.
Merci de votre aide,
Alain
Bonjour Alain,
Vous êtes en situation de dépression post-rupture.
Vous avez essayé, pendant quatre ans, d'aider votre conjointe. Mon impression est que vous en avez fait trop pour elle et pas assez pour vous.
Vous dites qu'elle vous a entraîné dans sa déprime. Je serais très surpris qu'elle ait vraiment fait ça ! N'est-ce pas plutôt vous, dans un état de confluence, de fusion avec elle, qui avez basculé dans la déprime ? Ce n'est pas la même chose.
Vos dernières lignes parlent des difficultés que vous avez vécues auprès d'elle; elles vous hantent toujours et ce depuis huit mois. Serait-ce que vous y tenez beaucoup (à vos difficultés) ? Ne sursautez pas, Alan, la question mérite que vous vous y attardiez.
Vous avez consulté un psychologue et vous avez l'impression de tourner en rond. À qui attribuez-vous ce phénomène de stagnation ? Au psychologue ? À vous ? Parlez-lui de votre résistance et de votre peur d'avancer et de votre dépendance affective. Si vous êtes convaincu que c'est lui, changez pour un autre.
Une femme psy ? Peut-être. Mais demandez-vous les raisons profondes de cette option.
Un problème comme le vôtre fait automatiquement penser à des difficultés relationnelles avec papa et maman. Vous y avez sans doute pensé, mais vous n'en soufflez mot dans votre lettre.
Courage Alain, faites-vous aider. Une nouvelle tranche de psychothérapie serait-elle bénéfique à une résurrection ? La vôtre, cette fois-ci !
Bonne chance, Alain !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue