Réponse à: ABEL (dindon de la famille)
Surnom: ABEL
Pays: Canada
Âge: 32
Sexe: masculin
Je suis l'ainé d'une famille de trois enfants. Nous avons eu un père froid, distant et sévère qui maintenant est divorcé de notre mère. Tous, au dire de chacun, avons manqué de "paternalisme" durant notre enfance. Nous en avons tous souffert à plus ou moins fort degré. Mon problème est le suivant: J'ai un frère, plus jeune que moi d'une dizaine d'années et qui est le plus jeune du groupe. Cet enfant est définitivement le préféré de la mère. Toutefois, il est très désagérable avec moi: il me dénigre constamment, me considè- re et dis que je suis paresseux, lâche, que je n'ai jamais travaillé, que je ne ferai jamais rien de bon. Souvent, ses propos me sont envoyés en pleine figure, devant toute la famille à des réunions par exemple (Noël...). Il est détes- table et ses propos frôlent parfois la méchanceté. Pourtant, rien de ce qu'il affirme n'est vrai. Je poursuis des études supérieures en sciences et suis chercheur. Je ne comprends pas ce besoin constant de provocation et de confrontation. Pourtant, je fais ce qu'un frère ainé fait généralement: je l'encourage dans ses entreprises, le félicite lors de ses succès, lui parle et m'intéresse à ce qu'il fait. J'ignore pourquoi il agit ainsi avec moi. Il habite toujours avec notre mère chez-elle. Sa blonde couche souvent là. Il travailles et gagne 30 000$ par année. Il ne paye aucune pension, alors que moi je peine à subvenir à mes besoins avec la bourse d'étude minable que je reçois. Inutile de vous dire que tout ce qu'il fait et dis trouve grâce au yeux de la mère. Lorsque mon père a cessé de payer une pension pour lui à 18 ans, ma mère est venue me voir (j'habitais là à ce moment) et m'a exhorté de lui verser une pension de 390$ par mois pour absorber le déficit qu'elle prévoyait et pour continuer à entretenir mon frère qui passait son temps à me détruire...Je n'ai pas un caractère très fort et j'ai souvent été le dindon de cette famille. (C'est généra- lement le contraire non? le plus jeune passe en dernier?). Je n'ai jamais reçu le crédit de mes réalisations dans cette maison et tous semble jaloux du fait que je sois plus brillant qu'eux (selon leur propres dires....). J'ai été victime d'injustices flagrantes, je suis très frustré et malheureux aujourd'hui de voir que lorsque je veux remettre les pendules à l'heure et obtenir des explications sur ces injustices et méchancetés, la seule réponse que je reçois c'est: bah! le passé est le passé. Oublies donc ça....Et chacun s'en tire à bon compte sans être obligé de me donner des explications qui me permettraient d'oublier ou du moins de mettre un peu de baume sur ces blessures d'amour-propre. Ce problème est tel que je souffre d'insomnies, je suis rempli de rancoeur et de frustration et mes relations avec eux en souffrent beaucoup.
Qui a un problème lui? eux? ou moi? Dois-je tout pardonner et tout oublier le mal que l'on m'a fait sans obtenir d'ex- plications? Dois-je persister à entretenir des liens avec eux tout en continuant à me faire détruire par ces injustices? Ou dois-je rompre les ponts qui m'unissent encore à ce frère traître et à cette famille narcissique qui se croit être exemplaire et sans reproches? Inutile D'essayer de parler avec lui et le reste de la famille. Il se choque et la bagarre prends lorsque l'on lui dis ses quatre vérités. Aidez-moi SVP. Merci.
Bonjour Abel,
Vous avez manqué de papa (bien que vous ayez eu un père), votre frère cadet est le chouchou de votre mère et il vous dénigre constamment. Votre mère vous demande pension alors que lui se laisse vivre. Tout le monde est jaloux de vous (vous êtes un brillant chercheur) et vous êtes victime d'injustices flagrantes.
Vous vous déclarez le dindon de cette famille-là; vous reconnaissez que vous n'avez pas un caractère très fort. Autrement dit, on abuse de vous et vous faites preuve de complaisance.
Permettez-moi de remettre les pendules à l'heure.
Non, ce n'est pas habituellement le plus jeune d'une famille qui passe en dernier. Personne, en fait, ne devrait passer en premier ou en dernier ! Chacun, dans une famille devrait avoir sa place spécifique. Sa place . on se la fait, cher Abel.
Vous n'avez jamais reçu de crédit pour vos réalisations. C'est dommage, certes. Vous n'avez donc pas d'autre choix que d'apprendre à vivre heureux en vous passant de ce crédit qui ne viendra peut-être jamais.
"Vous êtes malheureux et frustré que chacun s'en tire à bon compte sans être obligé de vous fournir des explications." Des explications de leur part seraient certes les bienvenues, mais il est vrai de dire que personne ne sera vraiment obligé de vous en fournir. Il y a un temps pour être malheureux et frustré .et il y a un temps pour en revenir. Là encore, vous allez être obligé de vous passer de ce que vous attendiez tant.
Qui a un problème ? demandez-vous. Ma réponse est : vous. Vous restez victime et vous attendez des choses qui ne viennent jamais. Resteriez-vous assis, toute votre vie durant, à côté d'un pommier, à attendre qu'il produise des poires ?
Devez-vous pardonner et oublier le mal qu'on vous à fait ? Non.
Devez-vous persister à entretenir des liens avec eux ? Non.
Devez-vous continuer à vous faire détruire par ces injustices ? Non.
Devez-vous rompre les ponts avec eux ? À vous de voir si vous avez besoin de vous rendre jusque là. Mais il y une chose que je vous invite à faire et que vous n'avez pas mentionnée : placez une frontière autour de vous et respectez-là. Cela vous permettra d'identifier davantage vos besoins profonds et de les respecter. Peut-être éprouverez-vous le besoin d'aller chercher de l'aide professionnelle pour y arriver.
Petit clin d' il : votre surnom fait penser à une célèbre victime. Vous, Abel, ne vous laissez pas assassiner ! Réagissez. Faites votre bonheur à vous sans toucher à un cheveux de leur tête.
Bonne chance, Abel !
Georges-Henri Arenstein, Psychologue