par Jean Hamann
Université Laval
"Pour trop de gens, la marche devient une activité risquée avec le passage des ans. Et ceci sans compter l'hiver, où marcher sur un trottoir glacé est carrément un sport extrême qui peut mener droit à l'urgence. Environ le tiers des personnes âgées de 65 ans ou plus font une chute chaque année et la moitié d'entre elles vivent par la suite avec la peur de tomber, au point de réduire ou de cesser certaines activités qui les forceraient à se déplacer. "C'est un cercle vicieux parce qu'en faisant moins d'activités, leur musculature s'atrophie et leur sens de l'équilibre diminue, ce qui augmente leurs risques de chute. De plus, ce comportement les isole socialement", constate Nadine Gagnon du Département de psychiatrie de la Faculté de médecine.
Entre 10 % et 15 % des chutes faites par les personnes âgées entraînent des blessures, ce qui conduit la psychiatre à conclure que d'autres facteurs entrent en jeu dans le développement de la peur de tomber. Afin de mieux comprendre ce qui se cache derrière cette hantise de chuter, Nadide Gagnon et ses collègues torontois Alastair Flint, Gary Naglie et Gerald Devins ont interrogé 105 personnes de 60 ans ou plus, recrutées dans des hôpitaux de la Ville Reine, qui étaient tombées une fois ou plus au cours des douze derniers mois. Les participants, dont l'âge moyen était de 78 ans, avaient chuté entre 1 à 11 fois, pour une moyenne de 2,7 chutes. Un peu plus du tiers d'entre eux avaient été hospitalisés en raison d'une fracture résultant de leur chute.
Dans le numéro de janvier de l'American Journal of Geriatric Psychiatry, les chercheurs rapportent que 46 % des répondants admettaient avoir modérément ou très peur de tomber. Fait étonnant, 50 % des personnes de ce groupe éprouvaient des symptômes d'anxiété ou de dépression, contre à peine 5 % dans le groupe des répondants qui n'avaient pas peur de tomber.
"Nos résultats ne nous permettent pas de dire si c'est la peur de tomber qui entraîne les symptômes d'anxiété et de dépression ou si c'est l'inverse qui se produit, précise Nadine Gagnon. Par contre, ils indiquent clairement qu'il serait souhaitable de dépister et de traiter les symptômes d'anxiété et de dépression chez les gens qui craignent de tomber. Chez beaucoup de personnes qui éprouvent pareil problème, une psychothérapie pourrait remplacer adéquatement la prise d'antidépresseurs."
Source:
www.scom.ulaval.ca/Au.fil.des.evenements/2005/02.10/tomber.html
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