Des représentants de syndicats CSN ont rencontré les médias, mardi le 29 mars, pour dénoncer le manque de ressources et les coupures de postes dans le réseau de la santé et des services sociaux de la région de Montréal. Ils entendent également interpeller le conseil d'administration de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal (ASSSM) lors de sa rencontre mensuelle mardi soir.
Après l'abolition de plus de 60 postes de préposés aux bénéficiaires et de professionnels au CSSS Jeanne-Mance, une douzaine de postes ont également abolis au CHSLD Champlain, une douzaine de postes sont retranchés des services de soutien à domicile au CSSS du Pointe-de-l'Île et plus de 40 postes au centre hospitalier Louis-Hippolite Lafontaine, indique Jean-Philippe Grad, vice-président régional de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).
Il déplore qu'aucune ressource supplémentaire pour Montréal ne figure dans les récentes annonces du gouvernement Charest.
Il devient urgent d'investir dans les services de première ligne afin de désengorger le système de santé, considère de son côté Caroline Tremblay, psychologue à l'hôpital Sainte-Justine et responsable du dossier santé et services sociaux au Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).
« Les listes d'attente pour les services, que ce soit de soutien à domicile, de santé mentale ou de services psychosociaux, ne cessent d'augmenter, souligne-t-elle. Les personnes en détresse ou qui ont besoin de soins se retrouvent aux urgences ou dans les centres d'hébergement parce qu'ils ne reçoivent pas les services nécessaires. Pour le ministre de la Santé, c'est peut-être plus payant, politiquement, d'investir dans les urgences pour que disparaissent les civières des corridors. Mais si on investissait adéquatement dans les services de première ligne, on pourrait mettre un terme à ce cercle vicieux. »
Gaétan Châteauneuf, président du CCMM-CSN, appelle les dirigeants du réseau à cesser de se renvoyer la balle. « Lorsqu'on interpelle la direction d'un établissement, on nous renvoie à l'Agence. Quand on questionne l'Agence, on nous dit que les budgets sont consentis par le ministère. Et quand on parvient au ministère, on nous ramène aux décisions des établissements.»
La semaine dernière, le CCMM-CSN et la FSSS-CSN se sont également joints à d'autres syndicats et organismes communautaires pour dénoncer l'échec de la réorganisation des services en santé mentale découlant du plan d'action de 2005. Les personnes délestées par les hôpitaux, ayant besoin de soins ou d'un simple renouvellement d'ordonnance, n'ont souvent d'autres recours que de se rendre dans les urgences. Le bilan du gouvernement concernant cette réforme, qui devait être rendu en janvier, est toujours attendu.
Par ailleurs, toujours en ce qui concerne les services en santé mentale, les psychologues du réseau public exercent actuellement des moyens de pression et dénoncent un accès réduit aux services psychologique pour la population du fait de nombreux postes de psychologues qui demeurent vacants en raison des piètres conditions de travail.
Psychomédia avec source:
CSN, communiqué
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