L'inertie du sommeil, aussi appelée éveil confusionnel ou ivresse du sommeil, est fréquente, selon une étude publiée dans la revue Neurology. Elle est caractérisée par une confusion ou un comportement inapproprié lors du passage du sommeil au réveil, comme de répondre au téléphone au lieu d'éteindre l'alarme du réveil-matin.
Un épisode est souvent déclenché par un réveil forcé. Il est souvent accompagné d'une amnésie de l'épisode.
Ces épisodes de réveil confus ont reçu beaucoup moins d'attention que le somnambulisme, même si les conséquences peuvent être tout aussi graves", souligne Maurice M. Ohayon de l'Université de Stanford, coauteur de l'étude.
Avec ses collègues, il a analysé les données d'une étude, dans laquelle plus de 19 000 Américains ont été interrogés, afin de déterminer dans quelle mesure les réveils confusionnels sont associés à des troubles mentaux et à des médicaments psychotropes.
15 % des participants (soit une personne sur 7) avaient connu un épisode d'éveil confusionnel au cours de l'année précédente, dont plus de la moitié rapportaient plus d'un épisode par semaine.
Dans la majorité des cas (84 %), les personnes rapportant de tels épisodes présentaient également un trouble du sommeil (70 %) ou un trouble de santé mentale ou encore prenaient des médicaments psychotropes. Moins de 1 % n'avaient pas de cause connue ou une affection connexe qui expliquait les réveils confus. (1)
37,4 % avaient un trouble mental. Les personnes atteintes de dépression, de trouble bipolaire, d'alcoolisme, de panique, de stress post-traumatique et d'anxiété étaient plus susceptibles de vivre des épisodes d'éveil confus. 31 % prenaient des médicaments psychotropes comme des antidépresseurs.
Environ 20 % de ceux dormant moins de 6 heures par nuit et 15 % de ceux dormant au moins 9 heures connaissaient des épisodes de réveil confus. Les personnes atteintes d'apnée du sommeil ou d'un trouble du sommeil lié au rythme circadien étaient également plus susceptibles de vivre de tels épisodes.
Le réveil confus est souvent considéré comme une conséquence de la prise de somnifères pour le traitement des troubles du sommeil, indique le chercheur. Mais pour la majorité des personnes rapportant des réveils confus, aucun médicament n'était utilisé. Parmi ceux qui en prenaient, les antidépresseurs étaient les plus fréquents.
Les troubles du sommeil et les troubles mentaux sont d'importants facteurs de réveils confus indépendamment de l'utilisation de médicaments, concluent les chercheurs.
(1) Dans le DSM-5, les éveils confusionnels sont désignés par le terme inertie du sommeil qui fait partie des troubles d'hypersomnolence. Ce diagnostic n'est posé que pour l'hypersomnolence idiopathique, c'est-à-dire qui n'est pas expliquée par d'autres troubles.
Psychomédia avec sources : American Academy of Neurology, Neurology
Tous droits réservés