Alors que la chute des prix des matières premières représente une catastrophe économique qui se répand à travers les pays en voie de développement, l'Europe pourrait faire face à une vague de migration beaucoup plus importante que la crise des réfugiés actuelle, a estimé Klaus Schwab, président exécutif et fondateur du Forum économique mondial (FEM), en interview avec l'agence Bloomberg à l'occasion de la conférence annuelle du FEM, du 20 au 23 janvier à Davos (Suisse).
« Regardez combien de pays en Afrique, par exemple, dépendent du revenu des exportations de pétrole », a-t-il dit. «
Maintenant, imaginez 1 milliard d'habitants, imaginez qu'ils se déplacent tous vers le nord
».
Alors qu'on a surtout parlé des conséquences du prix des matières premières sur l'économie et les marchés, « une rupture sociale importante » risque aussi de se produire, craint Schwab.
Cela correspond à ce qu'il appelle le temps des « conséquences inattendues
». À l'ère moderne, dit-il, il est plus difficile pour les décideurs de connaître l'impact de leurs actions, ce qui a entraîné « l'érosion de la confiance envers les décideurs ».
Le thème de la conférence de cette année est la « quatrième révolution industrielle », que le FME définit comme une « fusion des technologies qui brouille les lignes entre les sphères physique, numérique et biologique
».
Bien que l'innovation technologique présente d'énormes possibilités, prévient Schwab, elle peut entraîner la perte de 20 millions d'emplois dans les années à venir. Ces suppressions d'emplois risque « de vider la classe moyenne », dit-il, « un pilier de nos démocraties
».
Après des décennies à regarder les flux et reflux de l'économie mondiale, dit Schwab, l'inquiétude actuelle n'est pas nouvelle pour lui. Mais, dit-il, alors que le monde devient de plus en plus interconnecté, les conséquences de ce bouleversement pourraient devenir plus graves.
Psychomédia avec source : Bloomberg.
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