L'Iran annonce l'ouverture de 150 centres de désintoxication pour le traitement de l'alcoolisme d'ici mars 2016, a indiqué lundi un responsable du ministère de la Santé.
Une annonce remarquable puisque la consommation d'alcool est interdite depuis la Révolution islamique de 1979 et peut être sévèrement punie (fouet et même, en théorie, peine de mort pour les récidivistes, indique le Washington Post).
Seule la minorité chrétienne a le droit de produire du vin pour sa consommation dans le cadre de la pratique religieuse.
L'alcool a auparavant toujours fait partie de la culture du pays. Des indices de la production de vin remontent à aussi aussi loin que 5400 avant JC, rapporte le quotidien américain.
Selon les chiffres du gouvernement, il y aurait quelque 200 000 alcooliques dans le pays de 78 millions d'habitants. Lors d'une conférence sur l'alcoolisme, en 2014, le Dr. Reza Afshari, president de l'Asia Pacific Association of Medical Toxicology a présenté une étude selon laquelle plus de 1 million d'Iraniens enfreignent la loi en consommant de l'alcool.
Depuis quelques années, la police utilise des alcootests lors des contrôles routiers, reconnaissant ainsi le problème. Les contrevenants doivent payer une amende de 2 millions de rials (67 dollars), rapporte AFP.
La plus grande partie de l'alcool consommé en Iran est introduite en contrebande depuis le Kurdistan irakien et la Turquie. Les Iraniens peuvent aussi acheter de l'alcool fabriqué localement. La presse annonce régulièrement des décès à la suite de consommation d'alcool frelaté.
Alors que « l'alcool peut être considéré comme un fléau pour le gouvernement iranien », souligne le Washington Post, « il peut représenter un moindre mal par rapport à des drogues plus dures. Les Drug Control Headquarters estiment que 3 millions de personnes en Iran sont toxicomanes, malgré que le trafic de drogue soit punissable par la peine de mort. »
Psychomédia avec sources : Washington Post, Daily Mail (AFP).
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