La crise économique mondiale de 2008 a entraîné en Europe, aux États-Unis et au Canada une augmentation importante des taux de suicides en 2009 comparativement aux taux attendus selon les tendances observées entre 2000 et 2007, rapporte une étude publiée dans le British Medical Journal.
Shu-Sen Chang de l'Université de Hong Kong et ses collègues ont analysé les taux de suicide dans 54 pays. Par rapport aux tendances, un surplus de 4 900 suicides serait attribuable à la crise.
Les augmentations sont principalement survenues chez les hommes, dans les 27 pays européens (augmentation moyenne de 4.2 %) et les 18 États américains inclus dans l'étude (6.4 %). Les taux sont demeurés inchangés chez les femmes en Europe et ont été augmenté de 2.3 % aux États-Unis.
Les augmentations les plus importantes ont été constatées chez les hommes de 15 à 24 ans (11,7%) en Europe et chez ceux de 45 à 65 ans (5,2%) aux États-Unis.
Les augmentations semblaient associées à l'ampleur de l'augmentation du chômage dans chaque pays. Selon les estimations de l'Organisation internationale du Travail, environ 34 millions d'emplois ont été perdus entre 2007 et 2009.
L'augmentation des suicides ne représente qu'une petite proportion de la détresse émotionnelle causée par la crise économique, notent les chercheurs. "Les tentatives de suicide non mortelles pourraient être 40 fois plus fréquentes que les suicides, et pour chaque tentative de suicide environ 10 personnes ont des pensées suicidaires", indiquent-ils.
Il est urgent que les résultats de cette étude soient connus, soulignent les auteurs qui mettent en garde contre l'impact négatif de mesures d'austérité sur la santé mentale des populations et les taux de suicides.
Psychomédia avec sources: Medscape, BMJ. Tous droits réservés