"Quatre-vingt personnes, qui pensaient réellement électrocuter l'autre candidat, ont joué les cobayes, n'étant mises au courant de la supercherie qu'à la fin de l'émission.
Dans l'expérience du psychologue américain Stanley Milgram de l'Université Yale publiée en 1963, des volontaires, croyant qu'ils testaient les effets de la punition sur l'apprentissage, administraient à une autre personne (qui était en fait un acteur) se trouvant dans une pièce séparée ce qu'ils croyaient être des chocs électriques, d'intensités de plus en plus grandes.
Un expérimentateur demandait aux participants de donner des chocs, de plus en plus forts, chaque fois que la personne donnait une réponse erronée. Après avoir entendu les premiers cris de douleur, à 150 volts, 82,5 % des participants continuaient à administrer les chocs, et de ceux-ci, 79 % ont continué à en donner jusqu'à la puissance maximale du générateur, soit 450 volts.
L'expérience de Milgram avait été vivement critiquée en raison de la détresse qu'elle faisait vivre aux participants.
En décembre dernier, une étude reproduisant l'expérience de Milgram mais qui était arrêtée quand les participants étaient disposés à poursuivre au-delà de 150 volts après les premiers cris de douleur (70 % d'entre eux), a montré qu'encore aujourd'hui, les gens demeurent disposés à torturer pour obéir à une figure d'autorité.
Autant l'expérience de Milgram a été critiquée du point de vue de l'éthique, en raison de la détresse qu'elle faisait vivre aux participants, autant l'exercice du documentariste nous semble discutable en raison des conséquences qu'il peut avoir sur les participants.
Dérive de la télé-réalité ? Dérive d'une société où la soumission à l'autorité et le conformisme sont des valeurs importantes.
Psychomédia avec source : Libération, Télé-Loisir.
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