Les deux principales entités de l'église de scientologie et sept de ses principaux dirigeants ont été renvoyés en correctionnelle lundi pour "escroquerie en bande organisée et exercice illégal de la pharmacie". En rendant cette décision qui survient après 10 ans de procédure d'enquête, le magistrat est allé à l'encontre de la réquisition du parquet d'un non-lieu le 4 septembre 2006.
L'Association spirituelle de l'église de scientologie-Celebrity center" et la librairie SEL (Scientologie espace liberté) sont visées pour "escroquerie en bande organisée".
Les sept principaux responsables de l'organisation au moment des faits, qui remontent au début des années 1990, sont visés pour avoir amené des adeptes à remettre d'importantes sommes en échange de prestations jugées fictives. Certains sont poursuivis pour "exercice illégal de la pharmacie".
"C'est une grande victoire, le magistrat a eu le courage de balayer l'attitude complaisante du parquet à l'égard de la scientologie", s'est félicité Me Olivier Morice, avocat de plaignantes. "L'attitude du parquet ne peut que nous interpeller sur l'éventuelle prise en considération de motivations politiques dans le traitement judiciaire parisien des dossiers relatifs à la scientologie", a ajouté le défenseur.
L'enquête fait suite à une plainte déposée en décembre 1998 par une ex-adepte de la scientologie. Abordée quelques mois plus tôt à Paris, au métro Opéra, par des scientologues pour un test de personnalité gratuit, elle avait au final dépensé plus de 200.000 francs pour des cours, l'achat de livres, de médicaments. Ainsi que d'un "électromètre", appareil électrique ayant pour objet de mesurer les variations de l'état mental de la personne par les modifications de la résistance électrique. Un appareil jugé fantaisiste par la justice
Plusieurs des responsables de la scientologie ont déjà été condamnés à titre personnel pour escroquerie, en 1997 à Lyon et en 1999 à Marseille. Une précédente enquête pour escroquerie, engagée à Paris dans les années 80, avait tourné court en raison de la disparition au palais de justice de Paris de dossiers d'enquête. Sans que l'on ait su s'il s'agissait d'un vol ou d'une perte.
Une nouvelle condamnation en qualité de personne morale dans le dossier d'escroquerie présumée serait théoriquement susceptible d'entraîner la dissolution de l'église.
PsychoMédia avec source:
France 2