En fin de semaine dernière, de violents affrontements ont eu lieu, tournant à l’émeute lors de manisfestations contre un retour du contrôle coercitif des naissances dans plusieurs districts de la région du Guangxi, au sud de la Chine. La presse de Hongkong, non censurée, a avancé le chiffre de 50 000 manifestants.
La colère des agriculteurs a été déclenchée par l’envoi de fonctionnaires chargés de faire respecter
la loi sur les naissances. Les riches citadins paient de fortes amendes, tandis que les paysannes, trop pauvres, sont forcées d’avorter.
Alors que le pays vit un nouveau "baby boom", Pékin a reconduit en janvier, le contrôle des naissances par l'État « au moins jusqu'en 2033 », date à laquelle la Chine devrait plafonner à 1,5 milliard d'habitants.
Dans la province du Shandong (est), le militant aveugle Chen Guangcheng s'est rendu célèbre par sa dénonciation de pratiques abusives de stérilisation de milliers de femmes et d'avortements tardifs et forcés dans son district, concernant parfois des foetus de huit mois et plus. Il a été condamné en janvier à quatre ans de prison notamment pour "trouble à l'ordre public", un an après avoir été arrêté.
Les bureaucrates du Guangxi, pressés d'appliquer les consignes de Pékin parce que leur carrière en dépend, en sont revenus depuis deux mois à ce que les Chinois appellent la « terreur rouge » : une violation systématique de la vie privée et de l'intimité des femmes. Sous prétexte d'examen clinique, il s'agit de détecter, de sanctionner financièrement et assez souvent d'interrompre les grossesses qui menacent les quotas.
La Chine, pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d'habitants, avait adopté une politique de contrôle des naissances à la fin des années 1970, ce qui, selon les autorités, a permis d'éviter une explosion démographique, en passant de 5,8 enfants par femme dans les années 70 à 1,8 actuellement. Les couples vivant dans les villes ne peuvent avoir qu'un enfant. Dans les campagnes de 19 provinces, les parents sont autorisés à avoir un autre enfant si le premier est une fille. Les minorités ethniques ont droit à plus de deux enfants par couple.
On estime que 400 millions de naissances ont été empêchées par la politique de contrôle des naissances. Des conséquences sont le vieillissement de la population, l'augmentation des enfants non déclarés qui ne peuvent être scolarisés et la prédominance des garçons. On prévoit qu'en 2020, 30 millions d'hommes Chinois seront célibataires.
Sources:
L'Express
Le Figaro