Des chercheurs américains ont rapporté, à la Conference on Retroviruses and Opportunistic Infections (CROI), le cas d’une guérison apparente d’un enfant infecté par le VIH par sa mère séropositive, à qui un traitement antirétroviral agressif a été donné 30 heures après sa naissance.
Les tests ont montré une diminution progressive de la présence virale dans le sang du nouveau-né jusqu'à ce que le virus soit indétectable 29 jours après la naissance, a rapporté la Dre Deborah Persaud du Johns Hopkins Children’s Center. L'enfant a été traité avec des antirétroviraux jusqu'à 18 mois, âge à partir duquel les médecins ont perdu sa trace pendant près de 10 mois. À 26 mois, la charge virale était restée indétectable.
Aucun des tests sanguins effectués ensuite n'a détecté la présence du VIH. Des traces du virus ont été détectées par des analyses génétiques mais en quantité insuffisante pour sa réplication. Le virus n'a donc pas été complètement éradiqué mais sa présence est suffisamment faible pour que le système immunitaire puisse le contrôler sans traitement antirétroviral.
Les chercheurs font l'hypothèse que la thérapie précoce pourrait bloquer la formation de réservoirs viraux difficiles à traiter. Des virus "dormants" dans ces réservoirs relancent l'infection chez la plupart des personnes séropositives dans les quelques semaines après l'arrêt des antirétroviraux.
A ce jour, une seule guérison complète a été reconnue : celle de l'Américain Timothy Brown, dit le patient de Berlin. Traité pour une leucémie, il a été déclaré guéri après une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une mutation génétique rare empêchant le virus de pénétrer dans les cellules.
Rapportée en juillet 2012, une étude française, dite de la cohorte Visconti, dans laquelle un traitement antirétroviral était initié dans les 10 semaines après l'infection et poursuivi pendant 3 ans, avait rapporté 12 cas de contrôle de l’infection 6 ans après l’arrêt du traitement.
Si les résultats de la présente étude étaient confirmés sur plusieurs enfants, ces résultats pourraient changer la pratique actuelle et amener à traiter les nouveaux-nés beaucoup plus rapidement.
Les traitements antirétroviraux des femmes enceintes permettent actuellement d'éviter de transmettre le virus à l'enfant dans 98% des cas, indiquent par ailleurs les chercheurs.
Psychomédia avec sources: New York Times, Doctissimo Tous droits réservés