Un essai clinique d'un vaccin curatif contre le sida commencera dans quelque semaines à Marseille, a annoncé mardi le Pr Erwann Loret, qui a collaboré à la mise au point du vaccin. L'espoir est, à terme, de remplacer la trithérapie, aux effets secondaires souvent très lourds.
La cible est la protéine Tat (pour transactivating) qui est secrétée par les cellules infectées et qui agit comme une toxine sur les cellules immunitaires. "Cette protéine sert de garde du corps pour le VIH en formant un écran de protection pour les cellules infectées ce qui empêche leur destruction par le système immunitaire
", explique le Pr Loret. L’objectif est de faire produire par le système immunitaire des anticorps qui neutralisent la protéine afin de permettre l'élimination des cellules infectées.
L'essai doit être mené, sous la coordination de la Dre Isabelle Ravaux, avec 48 volontaires séropositifs et sous thrithérapie qui restent à sélectionner. Ils seront divisés en quatre groupes de 12: trois recevront les vaccins à des doses différentes, le quatrième un placebo. Ils seront vaccinés trois fois, à un mois d'intervalle. Puis ils arrêteront leur trithérapie pendant deux mois. Si après ces deux mois, le virus est indétectable dans le sang, l'étude aura rempli les critères établis par l'Onusida. L'essai sera mené en double aveugle, sans que la responsable du protocole sache qui a reçu quel traitement. Des résultats préliminaires sont attendus d'ici cinq mois.
En cas de succès, un essai avec un plus grand nombre de participants devra être mené. Les résultats finaux ne sont ainsi pas attendus avant plusieurs années. Il convient donc de ne pas donner de faux espoirs aux malades, souligne le Dr Erwann Loret.
Illustration : Virus du sida
Psychomédia avec sources: Le Nouvel Observateur Tous droits réservés