Des chercheurs français du CEA, de l'Université Paris-Sud et du CNRS ont montré l'efficacité d'un gel microbicide pour bloquer l'infection par le virus du SIDA chez un modèle primate. Ces résultats, publiés dans la revue Plos Pathogens constituent une démonstration de principe indispensable à un éventuel essai clinique chez l'Homme.
L'approche de gels microbicides afin de protéger de l'infection est développée par le consortium européen CHAARM (Combined Highly Active Anti-Retroviral Microbicides). Dans ce cadre, une équipe française développe depuis plusieurs années des miniprotéines qui pourraient améliorer l'efficacité de ces gels en bloquant l'entrée du virus dans les lymphocytes T, des cellules du système immunitaire.
Ces miniprotéines miment le récepteur CD4, qui constitue le point d'entrée du VIH à la surface de ces cellules. Elles peuvent ainsi « tromper » le virus et le piéger. Appelés miniCD4s, elles ont pu neutraliser la transmission du virus lors de tests cellulaires in vitro, puis chez des primates.
Six macaques femelles ont reçu une application du gel contenant 0,3% de miniCD4s. Une heure après l'application du gel, elles ont été exposées à une forte dose de virus (10 fois la dose nécessaire pour provoquer l'infection dans 50% des cas). Cinq d'entre elles ont été totalement protégées de l'infection. Aucune trace de virus n'a été retrouvée chez ces dernières et la protection a été confirmée par une absence totale de séroconversion (les animaux ne sont ni séropositifs, ni malades).
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