Les papillomavirus humains, responsables de la plupart des cancers utérins, sont aussi responsables de cancers de la gorge.
Le risque que ces tumeurs se développent augmenterait nettement pour les personnes ayant des relations sexuelles bucco-génitales selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine.
Le fait d'avoir une infection de la bouche avec des papillomavirus (ou virus du papillome humain) paraît constituer le principal facteur de risque de certains types de cancer assez rares de la gorge, ont conclu des chercheurs de la faculté de médecine de l'université Johns Hopkins (Maryland).
"Le public devrait toutefois être rassuré car le cancer de l'oropharynx (situé à l'arrière de la langue) est relativement rare et la grande majorité des personnes ayant une infection buccale avec des papillomavirus ne développeront probablement pas un cancer de la gorge", explique le Dr Maura Gillison, épidémiologiste et principal auteur de cette recherche.
Son étude a porté sur 86 hommes et 14 femmes qui venaient d'être diagnostiqués d'un cancer de l'oropharynx et qui étaient déjà infectés par des papillomavirus. Ils avaient 32 fois plus de risques de développer ce cancer comparativement à un risque trois fois plus élevé pour les fumeurs et deux fois et demi plus élevé pour les personnes buvant régulièrement de l'alcool, précise le Dr Gillison.
Les participants à cette étude ayant indiqué avoir eu des relations bucco-génitales avec plus de six partenaires durant leur vie avaient 8,6 fois plus de risques d'avoir un cancer lié à une infection avec des papillomavirus.
Cette recherche montre aussi que le fait de fumer ou de boire de l'alcool n'a pas accru les risques de cancer de la gorge chez ceux ayant une infection de la bouche avec des papillomavirus.
Même si aucune étude n’a encore prouvé son efficacité contre le cancer de la gorge, certains proposent qu’on administre aux hommes le nouveau vaccin contre PVH utilisé pour protéger les femmes du cancer du col de l’utérus.
Les papillomavirus humains sont la cause principale du cancer du col de l'utérus et sont reliés aux cancers du vagin, de la vulve et de l'anus. Trois Canadiens sur quatre (75 pour cent) seront infectés au moins une fois dans leur vie, tandis qu'aux Etats-Unis, 44,8 pour cent des femmes âgées de 20 à 24 ans le sont actuellement.
Source: 20 minutes.fr