Les personnes traitées contre le virus du sida (VIH) seraient moins susceptibles de souffrir de sclérose en plaque (SEP), une maladie inflammatoire auto-immune du système nerveux dont les causes restent largement inconnues, selon une étude publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry (JNNP).
Julian Gold de la Queen Mary University of London et ses collègues ont analysé des données hospitalières britanniques et comptabilisé les cas de sclérose en plaques chez 21.207 porteurs du VIH et 5,3 millions de personnes hospitalisées pour d'autres raisons.
Plus une personne était atteinte du VIH depuis longtemps, moins elle était susceptible de développer la SEP. Le risque était diminué de 75% un an après un test de VIH positif et de 85% après 5 ans.
Si de nouvelles études démontrent qu'il y a un effet protecteur causal du VIH et/ou de ses traitements de cette ampleur, il s'agirait du plus important facteur protecteur jamais observé pour la SEP, soulignent les chercheurs.
Puisque des études ont montré un lien entre la SEP et des rétrovirus endogènes humains, les chercheurs font l'hypothèse que les traitements antirétroviraux pourraient traiter ou prévenir la progression de la maladie. Une autre hypothèse est que l'infection elle-même induise une immunosuppression.
Dans un éditorial accompagnant l'article, Mia van der Kop de l'Université de Colombie britannique précise que cette étude intervient après que le cas, rapporté en 2011, d'une personne atteinte de SEP dont les symptômes sont complètement disparus (et ce durant la période d'observation de plus de 12 ans) après un traitement anti-VIH.
Cette nouvelle étude constitue "un élément supplémentaire" en faveur d'une association entre VIH ou ses traitements et un risque réduit de SEP, estime-t-elle, mais de nouveaux travaux seront nécessaires pour confirmer ces hypothèses.
Psychomédia avec sources: JNNP, JNNP (Editorial)
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