Tous les produits antiallergiques disponibles sans ordonnance ne sont pas efficaces ou sans risques, rappelle le magazine 60 Millions de consommateurs.
Les antihistaminiques
Les médicaments antiallergiques les plus vendus sont des antihistaminiques. Ils contrent les effets de l’histamine, la principale molécule impliquée dans l’allergie.
« Ce sont ceux dont le niveau de preuves d’efficacité est le plus important. Ils sont d’autant plus efficaces qu’ils sont initiés tôt, avant l’apparition des premiers symptômes, au tout début de l’exposition à l’allergène.
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« Parmi les plus commercialisées, figurent la loratadine et la cétirizine, qui sont préférées au maléate de dexchlorphéniramine, l’antihistaminique de première génération car ils génèrent moins d’effets secondaires (somnolence, vertiges, sécheresse de la bouche…).
» (Allergies : choisir les antihistaminiques de 2e génération)
En automédication ou avec prescription : différences de prix
Ces principes actifs vendus en automédication ont souvent des formes analogues sur prescription. En automédication, le tarif est parfois nettement supérieur. Pour la cétirizine, il peut varier du simple au triple selon les points de vente.
Autre différence : en automédication, les plaquettes sont limitées à sept comprimés bien que le traitement ait souvent besoin d’être prolongé sur plusieurs semaines.
Les compléments qui tentent de se faire passer pour des médicaments
Aux côtés des médicaments, « figurent dans les rayons des officines de nombreux produits dont les preuves d’efficacité sont faibles : les médicaments homéopathiques, ainsi que des compléments alimentaires
». (L'homéopathie n'a aucune efficacité, confirme encore une grande étude)
« Si les médicaments doivent démontrer un bon rapport bénéfices/risques afin d’obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), il n’en est pas de même pour les compléments alimentaires qui, eux, ne nécessitent qu’une simple déclaration auprès de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). (…) Et ils ne peuvent d’ailleurs revendiquer aucun effet thérapeutique.
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« C’est la raison pour laquelle les marques n’affichent aucune indication sur l’emballage mais jouent sur la proximité de sens “Allargem”, “Allerus”, le visuel, comme le pollen de fleur de pissenlit ou un mot évocateur (“désagréments ou problèmes saisonniers”).
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Ces compléments alimentaires peuvent présentent des risques pas toujours précisés. « C’est le cas des produits contenant de la propolis, de la gelée royale ou du miel : ils sont déconseillés aux personnes allergiques aux pollens. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) l’a d’ailleurs rappelé en 2018 : les produits de la ruche peuvent contenir des pollens et donc susciter des allergies.
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Les corticoïdes par voie nasale
Pour agir au niveau du nez, des médicaments (avec AMM) et des dispositifs médicaux (avec marquage CE) peuvent être associés aux produits oraux.
Par exemple, les sprays à base de béclométasone. « Ce corticoïde représente le traitement de première intention de la rhinite allergique, également efficace sur les symptômes oculaires et plus encore que les antihistaminiques en comprimé sur le nez bouché. Mais il expose à certains effets indésirables, comme des irritations, des saignements de nez… et exceptionnellement des troubles graves, en cas de forte dose ou de durée prolongée. Ce type de produit est de ce fait à réserver en cas de symptômes sévères.
»
Les huiles essentielles
Les produits contenant des huiles essentielles sont présentés sous forme de spray nasal ou de capsules pour inhalation. « Même si certains sont autorisés pour les femmes enceintes, il est préférable de les éviter dans ce cas car certaines huiles essentielles sont suspectées d'avoir un effet perturbateur endocrinien
», met en garde le magazine. « Par ailleurs, il existe un risque d’allergie, notamment d’eczéma de contact sur le visage après inhalation.
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« La formulation réglementaire “Ne pas utiliser en cas d’allergies aux huiles essentielles” mériterait d’être étendue aux personnes avec antécédents de réaction à des molécules parfumées car la plupart des réactions aux huiles essentielles surviennent chez ces personnes.
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Les sprays nasaux à base d'eau de mer
« Certains dispositifs médicaux à base d’eau de mer, sous forme de spray nasal, se révèlent être de très bons compléments : très bien tolérés et sans risques, ils permettent d’éliminer les allergènes et de limiter l’irritation en fluidifiant le mucus.
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Les produits oculaires
« Quant aux produits oculaires, ils reposent sur des actifs variés et complètent utilement un traitement par voie nasale ou orale. Certains modèles, sous forme de spray ou de collyre, sont certes moins efficaces qu’un corticoïde nasal mais restent intéressants en cas de contre-indications, avec un effet frais apaisant en le gardant au frigo !
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Les mesures préventives non médicamenteuses
Des mesures préventives « permettant de limiter l’exposition à l’allergène : lavez-vous les cheveux avant d’aller dormir, aérez les pièces avant le lever et après le coucher du soleil et jardinez avec masque et lunettes de protection
». (Allergies saisonnières : conseils pour réduire les symptômes)
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Rhinite allergique saisonnière : quels médicaments choisir ? (Prescrire)
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Pour plus d'informations sur les allergies, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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