L'expertise de l'Anses, précise le rapport, a été ciblée « sur “les principes actifs des médicaments anticancéreux cytotoxiques/cytostatiques” ayant comme mécanisme d’action une cytotoxicité directe sur les cellules via des effets sur l’ADN ou sur des processus de réplication cellulaire.
» Ils sont susceptibles de présenter des propriétés cancérogènes pour les cellules saines.
« Ces principes actifs sont capables d’induire des effets indésirables, quel que soit le niveau d’exposition (effet sans seuil). Au contraire, pour les principes actifs qui agissent par un autre mécanisme, un niveau d’exposition significatif est nécessaire pour provoquer des effets indésirables (effet à seuil)
». (1)
Près de 92 000 salariés en France sont exposés à ces substances, de la fabrication à la manipulation, en passant par le transport, la gestion des déchets, le nettoyage, etc.
Aujourd’hui, les médicaments cytostatiques sortent du cadre de classification et d’étiquetage européen. Le règlement européen n’impose pas de prévenir l’utilisateur du caractère dangereux des médicaments via un étiquetage spécifique.
Les 18 substances concernées sont les suivantes :
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11 appartiennent à la famille des alkylants : busulfan, carmustine, chlorambucile, chlorméthine (sous forme de chlorhydrate), cisplatine, cyclophosphamide, lomustine, melphalan, procarbazine (sous forme de chlorhydrate), thiotépa, tréosulfan;
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3 appartiennent à la famille des anti-topoisomérases II : adriamycine ou doxorubicine (sous la forme de chlorhydrate), étoposide, téniposide ;
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1 est un inhibiteur de l’ADN méthyl-transférase : azacitidine ;
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1 est un anti-métabolite : azathioprine;
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1 est un trioxyde d’arsenic.
L’Anses recommande aux employeurs :
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d’identifier et d’évaluer le risque cancérogène pour les personnels exposés ;
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de sensibiliser et former les travailleurs potentiellement exposés à ce risque ;
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de mettre en place une surveillance des expositions de ces professionnels.
« Si l’expertise menée par l’Anses s’est focalisée sur le caractère cancérogène des cytostatiques, l’Agence rappelle que ces principes actifs peuvent également présenter des effets sur la reproduction et le développement qui doivent être pris en compte dans la prévention des risques professionnels.
»
(1) « Par ailleurs, n’ont pas été retenus dans cette expertise, les principes actifs utilisés en hormonothérapie et en immunothérapie car considérés comme agissant par un autre mécanisme d’action. Les anticorps monoclonaux non conjugués n’ont également pas été retenus dans l’expertise en raison de leurs hauts poids moléculaires limitant leur absorption et donc le risque de survenue de cancers suite à une exposition professionnelle.
»
Psychomédia avec sources : Anses (communiqué), Anses (rapport).
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