très encourageants» de l'anakinra (Kineret), une biothérapie anti-interleukine-1, dans la prise en charge des formes sévères de COVID-19.
« L’Anakinra est un médicament bien connu des rhumatologues, utilisé initialement dans le traitement d’une maladie rhumatismale inflammatoire, la polyarthrite rhumatoïde, avec un excellent profil de tolérance
», indique le communiqué des chercheurs.
« Le choix de l’Anakinra s’est imposé au terme de réunions multidisciplinaires impliquant rhumatologues, internistes, pneumologues, pharmaciens et urgentistes, en raison d’une part de son mécanisme d’action qui semblait répondre à la physiopathologie de l’orage cytokinique, et d’autre part en raison de sa cinétique d’action rapide, adaptée à ces formes cliniques d’évolution ultrarapide.
»
Le Dr Thomas Huet et ses collègues ont comparé l'évolution de 52 patients ayant reçu le médicament à celle de 44 autres pris en charge dans la même institution qui ne l'ont pas reçu. Tous étaient en situation de détérioration majeure de leur fonction respiratoire et risquaient à court terme un transfert en milieu de soins intensifs.
En comparaison avec le groupe contrôle, l’administration pendant 10 jours du médicament a permis une réduction statistiquement significative du risque de décès et de passage en réanimation pour assistance respiratoire par ventilation mécanique.
25 % des patients traités avec l’Anakinra ont dû être transférés en réanimation ou sont décédés alors que, dans le groupe contrôle, ce pourcentage a atteint 72,7 %. Dans le groupe recevant de l’Anakinra, une diminution rapide des besoins en oxygène a été observée au bout de 7 jours de traitement.
« Le suivi prospectif et l’analyse des résultats ont été rendus possibles par la mise en place dès la mi-mars d’un suivi de cohorte prospectif par le centre de recherche clinique du GHPSJ, ce qui a permis une surveillance étroite de la tolérance et de l’efficacité de l’ensemble des thérapeutiques qui ont été proposées à titre compassionnel pour les patients hospitalisés pour COVID-19 », rappelle la Docteure Hélène Beaussier, pharmacienne et responsable du Centre de Recherche clinique.
« En l’absence d’accès à des essais thérapeutiques incluant des médicaments immunomodulateurs pour nos patients, la décision que nous avons prise de proposer l’Anakinra, selon des critères de gravité décidés de manière consensuelle et a priori, a rapidement changé le visage de la maladie en salle. Le bénéfice était “palpable” au quotidien
», rapporte le Pr Jean-Jacques Mourad, chef du service de Médecine interne.
« Les résultats de notre étude suggèrent que l’Anakinra est un traitement efficace dans la phase hyperinflammatoire du COVID-19, situation qui comporte un risque élevé de transfert en milieu de soins intensifs, contrairement à la forme bénigne, heureusement plus fréquente, de la maladie. Le profil de tolérance de l’anakinra a été satisfaisant : nous avons uniquement constaté une augmentation des transaminases hépatiques chez moins de 15 % des patients sous Anakinra, sans conséquence clinique apparente. S’agissant d’une maladie à caractère systémique, c’est-à-dire susceptible de toucher plusieurs secteurs distincts de l’organisme, toutes ses conséquences, notamment thromboemboliques, n’ont pu être évaluées aussi précisément que la fonction respiratoire ou la mortalité. A ce stade, nous sommes convaincus que ce traitement doit être testé sur un plus grand nombre de patients hospitalisés en phase sévère du COVID-19
», commente le Docteur Gilles Hayem, chef du service de rhumatologie.
« Ces résultats encourageants permettent dès à présent de redonner espoir aux populations exposées, ainsi qu’aux équipes soignantes qui auront à les prendre en charge
», conclut le communiqué.
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Psychomédia avec sources : GHPSJ, The Lancet Rheumatology.
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