Richard Fleet et ses collaborateurs ont analysé des données provenant de 26 urgences d’hôpitaux situés dans des agglomérations de moins de 15 000 habitants et de 33 centres de traumatologie situés en milieu urbain.
Ils ont ainsi étudié près de 80 000 cas d’accidents. Ces accidents résultaient de chutes (66 %), d’accidents de la route (19 %) ou d’autres causes (15 %).
Environ 9 % des patients ont été soignés dans des hôpitaux desservant des agglomérations de moins de 15 000 personnes alors que les autres ont été traités dans des centres spécialisés en traumatologie.
En tenant compte des variables telles que l’âge et la gravité des blessures, le risque de mortalité est 3,4 fois plus élevé pour les personnes traitées dans les urgences situées hors des centres urbains. Les personnes décédées avant l’arrivée des premiers répondants étaient exclues des analyses.
Trois facteurs pourraient expliquer ces statistiques, explique le professeur Fleet :
- le manque de spécialistes ;
- le manque d’équipement ;
- les délais entre le lieu de l’accident et l’urgence.
Ainsi, dans les régions :
- 35 % des hôpitaux n’ont pas d’anesthésiste ;
- 27 % n’ont pas de chirurgien général ;
- 88 % n’ont pas de chirurgien orthopédiste ;
- 62 % n’ont pas de spécialiste en médecine interne ;
- aucun n’a de neurologue.
Alors que tous les centres de traumatologie peuvent quant à eux compter sur les services de ces spécialistes.
En région :
- 23 % des hôpitaux n’ont pas d’unité de soins intensifs ;
- 69 % n’ont pas d’appareil d’échographie ;
- 27 % n’ont pas d’appareil d’échographie pouvant être déplacé au chevet du malade ;
- 31 % n’ont pas d’appareil de tomodensitométrie (CT scan) ;
- aucun n’a d’appareil d’imagerie par résonance magnétique.
Alors que tous les centres de traumatologie ont ces services et ces appareils d’imagerie médicale.
Les données dont disposent les chercheurs ne permettent pas de préciser quelle part de la mortalité plus élevée est attribuable aux plus longs délais.
Au Québec, environ 60 % des urgences d’hôpitaux situés en région sont à plus de 150 km d’un centre spécialisé en traumatologie. Quelque 20 % de Québécois qui vivent en région.
Psychomédia avec sources : Université Laval (Le Fil), BMJ Open.
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