L'Oscillococcinum, un produit de Boiron, est fabriqué en prenant le cœur et le foie d'un canard, en le dissolvant dans du jus pancréatique, et en diluant le liquide tellement de fois qu'aucune molécule de canard ne se retrouve dans la solution finale utilisée pour imbiber une pilule de sucre, explique Jonathan Jarry, coauteur de l'étude, sur le site de l'organisation.
Sur les 150 pharmacies de l'île de Montréal qui ont été appelées pour cette enquête, 66 % d'entre elles ont déclaré vendre l'Oscillococcinum.
La complexité du nom du produit et les risques d'erreurs d'orthographe dans un système d'inventaire font qu'il est possible que plus de pharmacies offrent le produit, mais que la personne ayant répondu au sondage l'ait mal noté et ne l'ait pas trouvé, souligne M. Jarry.
Comment se fait-il, demande M. Jarry, que des pharmacies tiennent effectivement ce « remède », « un produit qui ne fonctionne pas (et) ne peut pas fonctionner selon nos connaissances scientifiques
» ?
« Le fait que les deux tiers des pharmacies montréalaises vendent un pseudo-traitement contre la grippe qui cible les adultes, les enfants et les nourrissons est difficile à concilier avec l'énoncé de mission de l'Ordre des pharmaciens du Québec
», souligne-t-il.
La profession est censée « assurer la protection du public
», « mais comment le public est-il protégé lorsque les pharmacies leur vendent des pilules placebo ?
»
Le préjudice est en partie financier : 30 doses de ces pillules sans valeur se vendent 36 $. Il consiste aussi en faux sentiment de sécurité et en délai du traitement approprié si nécessaire. Et finalement, le préjudice réside également dans la légitimation d'une pseudoscience.
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Psychomédia avec source : McGill Office for Science and Society.
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