« La plupart des personnes amputées perçoivent des sensations au niveau de leur membre disparu, d'où la dénomination de “membre fantôme”.
»
Dans une étude précédente, des chercheurs français « avaient montré que plus de 75 % des personnes amputées sont capables d'effectuer des mouvements volontaires avec leur membre fantôme
».
Dans une nouvelle étude, publiée en novembre dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology, ils « ont mis au point un prototype capable de détecter ces mouvements et d'actionner un bras prothétique. La prothèse ne nécessite aucune intervention chirurgicale et ne demande pas d'apprentissage aux patients
».
« L'exécution de ces mouvements “fantômes”, par exemple la fermeture des doigts ou de la main, la rotation ou flexion du poignet, sont toujours associés à des contractions musculaires spécifiques au niveau du moignon.
»
« Chez les personnes amputées de bras au-dessus du coude, ces contractions impliquent des groupes musculaires qui n'ont aucun lien avec les articulations mobilisées avant l'amputation, comme si une réinnervation musculaire avait eu lieu de façon spontanée.
»
Les chercheurs du CNRS, d'Aix-Marseille Université, et de Sorbonne Université, en collaboration avec des médecins ont développé une approche de contrôle naturel de prothèses qui exploite ce phénomène.
«
Pour le prototype mis au point, les chercheurs ont créé des algorithmes capables de reconnaître les activités musculaires générées par la mobilisation du fantôme et de reproduire le mouvement détecté avec la prothèse : un contrôle intuitif, sans apprentissage ni chirurgie.Dans les tests mis en œuvre, deux participants amputés de bras ont utilisé ce type de contrôle pour actionner une prothèse non portée mais placée près de leur moignon de bras. Les résultats très encourageants montrent que les participants ont été capables de maîtriser la prothèse et de mener à bien l'exercice après seulement quelques minutes de familiarisation avec le système, malgré des temps d'action allongés. Cette recherche est très prometteuse, les personnes amputées du bras ayant souvent beaucoup de difficultés à contrôler efficacement leur prothèse, au point qu'un grand nombre d'entre elles finissent par l'abandonner. »
« Les chercheurs poursuivent leurs travaux en envisageant de passer à des tests de prothèses portées, tout en contribuant également à augmenter les connaissances sur le phénomène du membre fantôme dont les mécanismes ne sont pas encore parfaitement compris.
»
Cette étude, soulignent-ils, montre la nécessité de reconsidérer le phénomène du membre fantôme, « souvent attribué au deuil du membre perdu et majoritairement considéré sous l'angle de la douleur
».
Vidéo d'un participant lors de l'expérience.
Les douleurs fantômes soulagées au moyen de la réalité virtuelle augmentée (vidéo)
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Psychomédia avec source : CNRS.
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