Des chercheurs français de l’Inra et de l'Inserm, dont les travaux sont publiés dans la revue Environmental Health Perspectives, ont étudié les effets d’une exposition chronique à un cocktail de pesticides à faible dose chez la souris.
Des données épidémiologiques chez l'humain ont déjà suggéré un lien entre les pesticides et les maladies métaboliques telles que l’obésité et ses complications.
L’étude, menée par Céline Lukowicz et ses collègues, montre que des animaux ayant une alimentation contenant de faibles doses de pesticides « prennent plus de poids et présentent des perturbations métaboliques (diabète, stéatose hépatique) typiques des complications de l’obésité
».
Les souris ont reçu, pendant un an, un cocktail de six pesticides à des doses équivalentes à la dose journalière admissible pour l’homme.
Ces six pesticides sont utilisés pour traiter les pommeraies françaises et sont retrouvés dans les pommes de l’Union européenne, selon un rapport de l’Efsa (2015).
La dose journalière admissible pour l’homme (DJA) est définie par les agences de sécurité sanitaire comme la dose qui peut être consommée tout au long de la vie via l’alimentation ou l’eau potable sans exercer d’effet nocif sur la santé.
Le mélange de pesticides a induit des troubles métaboliques significatifs chez tous les animaux mais différents selon leur sexe : diabète, accumulation de graisses dans le foie (stéatose) et surpoids chez les mâles ; perturbations hépatiques (stress oxydant) et modification de l’activité du microbiote intestinal chez les femelles.
Ces différences de réponse seraient liées à des capacités de détoxification des pesticides spécifiques de chaque sexe, qui entraineraient l’activation de mécanismes moléculaires distincts au niveau hépatique.
Ces résultats confortent ceux obtenus dans les études épidémiologiques « suggérant un lien entre l’exposition aux pesticides et l’incidence des maladies métaboliques telles que le diabète de type 2 ou la stéatose hépatique
», soulignent les chercheurs.
Pour plus d'informations sur les pesticides, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Inra, Environmental Health Perspectives.
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