Face à une forte augmentation du nombre de cas graves d’intoxication liés à la consommation de champignons signalés aux centres antipoison, la Direction générale de la Santé (DGS) et l'Anses renouvellent, le 20 octobre, leurs mises en garde aux amateurs de cueillette et rappellent les bonnes pratiques.
Toutes les régions sont concernées par des intoxications par des champignons.
Depuis le début juillet, 32 cas graves ont déjà été rapportés aux centres antipoison sur 1 179 cas signalés, alors que la moyenne annuelle observée est d’une vingtaine de cas graves.
De juillet à fin août, les centres antipoison enregistraient entre 15 à 50 cas d'intoxications par semaine alors que durant les deux dernières semaines de septembre, 181 cas ont été enregistrés, indiquait la DGS le 2 octobre.
« Sur les 32 cas, 20 correspondent à un “syndrome phalloïdien”, caractérisé par des signes digestifs survenant en moyenne 10h à 12h après la consommation de champignons et qui peut être à l’origine d’une atteinte hépatique mortelle en l’absence de traitement. (...) Parmi ces 20 cas, deux ont nécessité une greffe hépatique et un troisième cas est décédé.
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« Ce syndrome peut être causé par des amanites (amanite phalloïde, amanite vireuse…), des petites lépiotes ou des galères.
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La DGS et l’Anses réitèrent leurs recommandations à respecter impérativement :
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En priorité, et en cas de doute, il est indispensable de faire identifier sa récolte par un spécialiste (pharmaciens, mycologues des associations ou sociétés savantes de mycologie ) avant toute consommation ; certaines intoxications pouvant s’avérer mortelles.
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Photographier sa cueillette avant cuisson permet au centre antipoison d’identifier le champignon, en cas d’intoxication.
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En cas d’apparition d’un ou plusieurs symptômes (notamment diarrhées, vomissements, nausées, tremblements, vertiges, troubles de la vue, etc.) à la suite d’une consommation de champignons de cueillette : appelez immédiatement le “15” ou le centre antipoison de votre région, et précisez que vous avez consommé des champignons. »
Dans son communiqué du 2 octobre, le ministère de la Santé émettait des conseils plus spécifiques :
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de ne ramasser que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ;
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au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés, de ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière. Les pharmaciens ou les associations et sociétés de mycologie de votre région peuvent être consultés ;
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de cueillir uniquement les spécimens en bon état et de prélever la totalité du champignon (pied et chapeau), afin d’en permettre l’identification ;
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de ne pas cueillir les champignons près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) ;
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de bien séparer par espèce les champignons récoltés pour éviter le mélange de morceaux de champignons vénéneux avec des champignons comestibles ;
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de déposer les champignons séparément, dans une caisse ou un carton, mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;
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de vous laver soigneusement les mains après la récolte ;
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de conserver les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et de les consommer dans les deux jours au maximum après la cueillette ;
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de consommer les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante et de ne jamais les consommer crus ;
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de ne jamais proposer de champignons cueillis à de jeunes enfants. »
Psychomédia avec sources : Min. Santé (20 oct.), Min. Santé (2 oct.).
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