La province canadienne de Colombie-Britannique traverse une crise de surdoses sans précédent en raison de la présence sur le marché du fentanyl, un analgésique opioïde qui est 50 à 100 fois plus fort que la morphine.
En 2016, les services ambulanciers de la ville de Vancouver ont reçu 19 275 appels concernant des surdoses. Durant cette année, 914 personnes en sont décédées dans la province, rapporte Radio-Canada.
Les mois de novembre et de décembre ont été particulièrement meurtriers avec 128 et 142 décès. En janvier 2017, 116 personnes sont mortes. Dans près de 60 % des cas, des traces de fentanyl ont été détectées.
Quand le fentanyl est combiné avec d'autres opioïdes (comme l'héroïne, la morphine, la méthadone ou la codéine), l'alcool, les benzodiazépines ou des stimulants comme la cocaïne, le risque de surdosage accidentel est augmenté, souligne le site du gouvernement de la province.
Un rapport du centre pour le contrôle des maladies de la province, rapporte Radio-Canada, indique que dans la plupart des cas, les victimes de surdoses n’avaient pas l’intention de prendre du fentanyl mais que celui-ci se trouvait dans des drogues à leur insu.
Une analyse toxicologique menée sur 325 victimes de surdose ayant consommé du fentanyl, indique un rapport du coroner de la province, montre que ces victimes avaient également consommé autre chose que des opiacés : la moitié avaient pris de la cocaïne, 38 % avaient bu de l’alcool, 34 % avaient consommé des amphétamines et 32 %, de l’héroïne.
Ceux qui ne sont pas accoutumés aux opiacés sont beaucoup plus sujets à être victimes d’une surdose.
Le gouvernement provincial a distribué plus de 30 000 trousses gratuites de naloxone dans 458 centres. Ce médicament administré par injection intraveineuse permet d'arrêter l'action des opioïdes en cas de surdose.
Alors que le gouvernement fédéral vient d'annoncer, le 17 février, un plan de 65 millions sur 5 ans, dont 10 millions de dollars exclusivement pour la Colombie-Britannique, la province a dépensé près de 100 millions pour lutter contre cette crise depuis que l’état d’urgence sanitaire a été mis en place en avril 2016.
Il existe désormais 20 centres d’injection supervisée dans la province. Plus de 8000 personnes y ont été admises depuis décembre, et aucune d'entre elles n'y a trouvé la mort, précise Radio-Canada.
Photo : New Hampshire State Police Forensic Lab. À gauche, une dose létale d'héroïne. À droite, une dose létale de fentanyl.
Psychomédia avec sources : Radio-Canada, British Columbia.
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