Encore une autre grande étude montre qu'une grande proportion des femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein dans le cadre des programmes de dépistage n'ont pas de cancer qui aurait évolué au cours de leur vie et sont traitées inutilement. Cette étude est publiée dans les Annals of Internal Medicine.
Une femme sur trois serait victime d'un surdiagnostic et subirait un traitement inutile.
Cette étude montre que les programmes de dépistage ne réduisent pas le nombre de tumeurs avancées (plus grosse que 2 cm), ce qui signifie qu'ils ne réduisent pas la mortalité et ne mènent pas à des traitements moins invasifs. Ces programmes augmentent la détection de cancers non avancés qui n'auraient jamais évolué.
Karsten Juhl Jorgensen du Nordic Cochrane Center à Copenhague et ses collègues ont analysé les données nationales danoises. Le Danemark a la particularité d'avoir instauré les programmes de dépistage graduellement, ce qui permet de comparer la population ayant subi un dépistage à celle ne l'ayant pas subi à la même époque.
L'étude montre aussi que le dépistage conduit à un risque de 25 % à 50 % d'être rappelée en raison d'un résultat faussement positif pour les femmes qui participent au dépistage pour la période souvent recommandée de 20 ans.
Un rappel pour faux positif signifie souvent plus de mammographies et souvent des biopsies. Le temps écoulé jusqu'à ce qu'un diagnostic de cancer soit exclu peut être très stressant, et pour beaucoup de femmes les implications négatives sur leur qualité perdurent plus de 3 ans après qu'elles aient été déclarées indemnes de cancer.
Le Dr Jorgensen a indiqué au site Medscape qu'il estime personnellement qu'il est temps de mettre fin aux programmes de dépistage à grande échelle.
Dépistage du cancer du sein : lettre ouverte d'UFC-Que Choisir, Prescrire, Cancer rose et Princeps
Psychomédia avec sources : Nordic Cochrane, Annals of Internal Medicine, Medscape, CNN.
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