Le lien entre les antidépresseurs pendant la grossesse et le risque de troubles neurodéveloppementaux a été examiné dans une étude publiée dans Journal of the American Medical Association (JAMA) Psychiatry, auprès de plus de 56 340 enfants suivis pendant 14 ans.
Les antidépresseurs de la classe des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) tels que la fluoxétine (Prozac), le citalopram (Séropram, Celexa), la paroxétine (Deroxat, Paxil, Seroxat ), la sertraline (Zoloft), la fluvoxamine (Floxyfral, Luvox) et l'escitalopram traversent le placenta, souligne le communiqué.
Ces antidépresseurs sont de plus en plus prescrits pendant la grossesse, indiquent les chercheurs
Alan Brown de l'Université Columbia (New York) et ses collègues ont analysé des données concernant 15 596 naissances de bébés exposés aux antidépresseurs pendant la grossesse ; 9 537 naissances dont les mères ont reçu un diagnostic de dépression ou d'un autre trouble psychiatrique un an avant ou pendant la grossesse mais qui n'ont pas pris d'antidépresseurs ; et 31 207 naissances dont les mères n'ont pas reçu de diagnostic et n'ont jamais pris d'antidépresseurs.
Des données concernant l'incidence de troubles du langage (829 cas), scolaires (187 cas) et moteurs (285 cas) de la naissance à l'âge de 14 ans ont été analysées.
Les enfants des mères ayant acheté des antidépresseurs au moins deux fois pendant la grossesse avaient un risque de trouble du langage accru de 37 % comparativement à ceux dont les mères souffraient de dépression et d'autres troubles psychiatriques et qui n'ont pas été traitées avec ces médicaments (8,9 cas sur 1000 et 6 sur 1000 respectivement).
Aucun lien n'a été constaté chez les enfants nés de mères qui n'avaient pas renouvelé leur prescription après le premier achat. Le risque était aussi plus élevé, dans une moindre mesure chez les enfants des mères qui avaient un diagnostic de dépression sans avoir pris d'antidépresseurs comparativement à ceux des mères sans diagnostic.
L'exposition aux antidépresseurs n'était pas liée à la performance scolaire et aux troubles moteurs.
Des études supplémentaires sont nécessaires, concluent les chercheurs, pour éliminer la possibilité que le lien constaté puisse être expliqué par la sévérité de la dépression.
Psychomédia avec sources : Columbia University, JAMA Psychiatry.
Tous droits réservés