Le Québec a la pire performance du monde occidental quant aux temps d’attente dans les urgences, selon un rapport du Commissaire à la santé et au bien-être rendu public le 2 juin.
Au cours de la dernière année, la proportion de personnes devant attendre 5 heures et plus à l’urgence atteint 35 %, soit la pire performance au Canada et dans l’ensemble des pays occidentaux ayant un niveau de vie comparable. En Ontario, la proportion est de 15 %. Elle est de 5 % en Allemagne et aux États-Unis et de 2 % en Suisse.
Au Québec, il faut patienter en moyenne 2 h 34 avant de voir un médecin. Une personne sur dix repart sans avoir vu de médecin. Dans certains hôpitaux, la proportion atteint une personne sur trois.
La situation varie beaucoup d’un hôpital à l’autre, selon le rapport intitulé « Apprendre des meilleurs : étude comparative des urgences du Québec ». Le commissaire, Robert Salois, conclut que le gouvernement devrait s’inspirer des hôpitaux où l’attente est faible pour généraliser certaines bonnes pratiques de gestion. De cette façon, soutient-il, des résultats seraient obtenus plus rapidement que par la création de 50 supercliniques proposée par le ministre de la Santé, Gaétan Barrette.
M. Salois, dont le poste a récemment été aboli par le ministre, pointe du doigt le manque de leadership et de volonté de la part des autorités à donner la priorité à ce problème chronique.
Il présente 9 recommandations pour corriger la situation :
Intégrer dans les contrats actuellement établis avec les groupes de médecine familiale une couverture médicale les soirs et la fin de semaine et une garde partagée entre les cliniques d'un même territoire.
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Mettre en place un « accueil clinique » pour les patients qui souhaitent obtenir un diagnostic rapide sans passer par les salles d'urgence.
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Permettre d'ajuster le nombre de médecins lorsque l'achalandage est élevé.
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Donner plus de responsabilités aux infirmières à l'urgence.
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Assurer la disponibilité des lits sur les étages lors de débordements à l'urgence.
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Mettre à jour le guide de gestion de l'urgence pour permettre aux médecins de se comparer dans le but de s'améliorer.
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Soutenir la performance par un financement adapté.
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Favoriser et soutenir une culture d'excellence.
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Élaborer un rapport annuel d'appréciation et le déposer à l'Assemblée nationale.
Psychomédia avec sources : Le Devoir (La Presse canadienne), Radio-Canada, La Presse.
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