Une étude de l'Université de Washington, qui a testé 65 vins des quatre États plus grands producteurs de vin de l'Amérique - Californie, Washington, New York et Oregon -, a trouvé que tous, sauf un, avaient des niveaux d'arsenic dépassant ceux autorisés pour l'eau potable.
Cette étude, ainsi qu'une étude complémentaire sur les apports d'arsenic dans l'alimentation globale, font la couverture du numéro d'octobre du Journal of Environmental Health.
En moyenne, ces vins avaient des niveaux plus élevés que les vins rouges européens, probablement en raison de la géologie sous-jacente des régions viticoles des États-Unis.
Les concentrations dépassaient celles trouvées dans d'autres études portant sur l'eau du robinet, l'eau embouteillée, le jus de pomme, le lait, le sirop de riz, et d'autres boissons. Dans le contexte de l'alimentation globale aux États-Unis, l'omniprésence de l'arsenic dans le vin rouge peut poser un risque sanitaire potentiel pour les buveurs réguliers, conclut Denise Wilson, l'auteure de ces études.
L'arsenic est un élément naturel qui est toxique sous certaines formes. Il peut causer des cancers de la peau, du poumon et de la vessie ainsi que d'autres maladies.
L'étude a également révélé la présence de plomb dans 58 % des échantillons, mais seulement 5 % - tous de l'État de New York - dépassaient les normes pour l'eau potable.
Selon les normes de la U.S. Environmental Protection Agency (EPA) l'eau potable ne doit pas dépasser 10 parties d'arsenic par milliard. Les échantillons de vin variaient entre 10 à 76 parties, avec une moyenne de 24. Les vins de l'État de Washington contenaient une moyenne de 28 parties, suivis de près par ceux des États de New York et de Californie. Ceux de l'Orégon en contenaient le moins avec une moyenne de 13.
La comparaison des vins provenant de nouveaux vignobles et ceux provenant de vieux vergers convertis en vignobles suggère que les niveaux les plus élevés dans l'État de Washington pourraient être dus à des résidus de pesticides basés sur l'arsenic qui étaient populaires au début du 20e siècle.
Les risques de l'arsenic dans le vin dépendent de la consommation des nombreux autres aliments et boissons connus pour en contenir, explique l'auteure.
Dans une étude complémentaire, elle a compilé les données de consommation des aliments tels que jus de pomme, lait, eau embouteillée, vin, barres de céréales, lait maternisé, riz, saumon et thon.
Pour les buveurs de vin fréquents (125 ml par jour en moyenne), l'arsenic consommé à partir de cette source unique peut représenter environ 12 % du seuil maximum recommandé.
Mais si une personne consomme plus de vin et/ou de grandes quantités de riz, thon ou barres de céréales énergétiques, par exemple, elle pourra dépasser le seuil considéré sûr.
Une personne qui consomme une quantité moyenne ou élevée de riz contaminé obtiendrait entre 41 et 101 % de la dose quotidienne maximale à partir de cette seule source. Un enfant qui boit du jus de pomme pourrait obtenir le quart de la dose quotidienne maximale à partir de cette source unique.
L'aliment qui posait le plus grand risque d'empoisonnement à l'arsenic était les préparations pour nourrissons contenant du sirop de riz brun organique. La chercheuse estime que certains enfants consommant de grandes quantités de certaines formules peuvent prendre plus de 10 fois la dose quotidienne maximale.
Psychomédia avec sources : University of Washington, JEH.
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