L'Agence européenne du médicament (EMA) vient de recommander de restreindre l'utilisation de la bromocriptine (Parlodel et génériques), couramment prescrite pour stopper la montée de lait (lactation) après l'accouchement, en raison d'un risque d'effets secondaires indésirables rares mais graves.
La bromocriptine est un agoniste de la dopamine. Elle amplifie ainsi l'action de la dopamine sur la glande hypophyse, ce qui a pour résultat d'inhiber la sécrétion de prolactine (cette dernière entraînant la production de lait par la glande mammaire).
"La bromocriptine ne doit pas être utilisée de manière systématique pour prévenir ou stopper la lactation", indique la recommandation approuvée par le comité européen de coordination (CMDh), l'entité européenne représentant les différentes agences nationales du médicament.
Son utilisation devrait être restreintes "aux situations où l’allaitement doit être arrêté pour raison médicale (notamment fausse couche, interruption thérapeutique de grossesse, décès du nouveau‐né, infection VIH de la mère)
", rapporte l'agence française du médicament (ANSM). Cette indication n’est maintenue que pour les formes dosées jusqu’à 2.5 mg.
La rééavaluation de la bromocriptine avait été demandée l'an dernier par l'ANSM qui avait fait état d'effets secondaires "rares mais parfois graves", principalement cardiovasculaires (accident vasculaire cérébral, infarctus et hypertension artérielle) et neurologiques (convulsions) et psychiatriques (hallucinations).
L’ANSM rappelle que la bromocriptine est notamment contre‐indiquée chez les personnes ayant une hypertension artérielle non équilibrée ou certains facteurs de risque cardiovasculaire et chez les personnes ayant des troubles ou des antécédents de troubles psychiatriques sévères.
Les premiers signalements d'effets indésirables graves ont été rapportés dès les années 90, notamment aux Etats-Unis, et avaient conduit à renforcer l'information sur les précautions d'emploi, notamment chez les femmes présentant des risques cardiovasculaires. Mais la posologie et les mises en garde étaient mal respectées, selon l'ANSM.
Lorsque l'allaitement est arrêté, la lactation s'interrompt d'elle-même en une à deux semaines", rappelle l'ANSM sur son site, tout en précisant qu'il existe des alternatives à la bromocriptine dans le cas où la lactation doit être stoppée pour des raisons médicales.
Les autres indications de la bromocriptine (Parkinson...) ne sont pas concernées par la recommandation de la CMDh, rapporte l'AFP. Cette dernière devrait être entérinée par la Commission européenne qui prend la décision finale, laquelle devra ensuite être suivie par les Etats membres.
Psychomédia avec sources: ANSM, Le Parisien (AFP)
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