Mise à jour 2016 - L’association de consommateurs UFC-Que Choisir, tests de labo à l'appui, dénonce le raccourcissement à l’excès des dates limites de consommation par les industriels pour des raisons de marketing, ainsi que la confusion, en raison de l’incohérence de l’encadrement des dates de péremption, entre les deux types de dates limites qui sont :
- la Date Limite de Consommation (DLC), précédée de la mention «
A consommer jusqu’au/avant…
» ; - et la Date Limite d’Utilisation Optimale (DLUO), précédée de la mention «
A consommer de préférence avant…
». (La DLUO a été remplacé en décembre 2014 par la Date de durabilité minimale [DDM]).
La réglementation européenne exige que les aliments les plus périssables portent une Date Limite de Consommation au-delà de laquelle ils sont susceptibles de présenter un danger pour la santé.
« Pourtant, les révélations récentes des pratiques de certains industriels qui définissent des durées de vies différentes selon les zones de commercialisation ou qui raccourcissent les dates pour accélérer les rotations en rayon, ont pu ébranler le dogme selon lequel on ne doit jamais dépasser cette date.
»
C’est dans ce contexte que l’UFC-Que Choisir a examiné l’évolution de la qualité sanitaire pour 10 produits porteurs d’une Date Limite de Consommation, à partir de la date limite, puis à 3 dates ultérieures (entre 4 jours et 3 semaines selon le type de produit). Ces produits étaient : un yaourt nature, un yaourt au fruit, une crème dessert, une crème fraiche, une mousse de foie, un jambon cuit, des lardons, un filet de poulet, un saumon fumé, une mâche prête à consommer.
Au moment de la Date Limite de Consommation la qualité bactérienne était globalement bonne. Elle s’altérait rapidement après pour 2 produits de viande : le jambon et les filets de poulet.
Mais pour 3 produits, les dépassements, pourtant considérables, n’avaient pas le moindre impact sanitaire. Ces 3 produits étaient la crème dessert et les deux yaourts testés. La qualité hygiénique est restée parfaite plusieurs semaines après la Date Limite de Consommation. Ce qui laisse à penser que ces dates ont été raccourcies pour des motivations de marketing.
Quant aux aliments plus stables dans le temps, ils portent une Date Limite d’Utilisation Optimale qui indique la date au-delà de laquelle les qualités gustatives se dégradent. Il n’y a donc aucun risque sanitaire à la dépasser.
Pourtant 18 % des consommateurs européens ne comprennent cette mention et l’interprètent comme une date limite de consommation. C’est pour cette raison que le Conseil Economique Social et Environnemental a appelé à une révision des mentions précédant les deux dates limites afin de lever toute ambiguïté sur leur signification pour les consommateurs.
L’UFC-Que Choisir demande aux Pouvoirs Publics « de passer à la vitesse supérieure
» et :
- d’encadrer la définition des Date Limite de Consommation de manière à ce qu'elles soient établies exclusivement sur la base de critères sanitaires ;
- de rendre plus explicite aux yeux des consommateurs la différence entre les deux types de date en modifiant les mentions précédant ces deux dates.
Psychomédia avec source : UFC Que-Choisir.
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