Un nouveau virus influenza aviaire, le H7N9, se propage en Chine. Jusqu'à samedi, la présence chez l'homme restait officiellement circonscrite à trois provinces de l'est du pays et à la municipalité de Shanghai. Mais deux nouveaux cas ont été rapportés dimanche dans la province centrale du Henan, a indiqué l'agence Chine Nouvelle. Soixante cas et 13 morts sont officiellement recensés.
Le Journal du Dimanche a fait le point sur l'évolution de cette grippe avec le professeur Bruno Lina, directeur du Centre national de référence de la grippe à Lyon.
La contamination humaine se fait actuellement exclusivement par exposition à des oiseaux d’élevage infectés. Normalement, explique le professeur, les virus influenza qui infectent les oiseaux ne sont pas capables d’infecter l’homme. Si le virus H7N9 est "passé à l’homme", c’est qu’il a accumulé des mutations d’adaptation.
Quand un virus aviaire devient pandémique, des mutations ont franchi deux étapes : l’infection des cellules humaines puis la transmission interhumaine. Le H7N9 a franchi la première étape, mais pas la seconde, aucune transmission interhumaine n'ayant été recensée à ce jour.
Tant qu'il en est ainsi, il reste possible de maîtriser l’épidémie naissante en circonscrivant et éliminant le réservoir animal pour faire disparaître la source infectieuse. C'est ce qui a été fait en 2003 aux Pays-Bas, explique-t-il, lors de l’alerte pandémique H7N7 où l’abattage de plusieurs dizaines de millions d’oiseaux d’élevage a permis d’éliminer le virus qui avait infecté 89 personnes.
L’apparition de foyers multiples ou observés hors de Chine peut compromettre la possibilité de maîtriser le réservoir animal. L'augmentation des cas de contaminations humaines qui peut en résulter fait augmenter le risque d'apparition de foyers de transmissions interhumaines. La maîtrise du réservoir ne suffirait plus alors à empêcher la grippe de se répandre.
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