Carences potentiellement graves avec les laits autres que maternel et ses substituts

Plusieurs cas graves chez de très jeunes enfants ayant été partiellement ou totalement nourris avec des boissons autres que le lait maternel et ses substituts ont été rapportés, indique l’Agence française de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) dans un communiqué en date du 14 mars. Après une étude du sujet, l'Agence conclut qu'à part l'allaitement, seules les préparations pour nourrissons et préparations de suite (lait premier âge et deuxième âge, à base de protéines animales ou végétales) peuvent couvrir les besoins nutritionnels des enfants de moins d'un an.

Les boissons d'origine végétale présentées comme des laits (boissons de soja, d'amandes, de riz, etc.) ainsi que les laits d’origine non bovine (lait de chèvre, de brebis, etc.) n’ont pas été formulés pour l’enfant de moins d'un an et ils ne permettent pas de couvrir intégralement ses besoins, précise l'Anses.

"Les troubles décrits chez les nourrissons ayant été alimentés avec ces boissons sont d’autant plus graves que leur usage est exclusif et prolongé", rapporte l'Agence. "De telles pratiques peuvent en effet entrainer en quelques semaines un état de malnutrition ou des désordres métaboliques sévères pouvant conduire à des complications infectieuses et aller jusqu’au décès de l’enfant. Compte tenu de la sensibilité des nourrissons à toutes carences, même momentanée, l’Anses considère donc que ces produits ne doivent pas être utilisés chez l’enfant de moins de un an."

L’Agence rappelle, par ailleurs, l’importance de l’équilibre de l’alimentation maternelle au cours de la période de grossesse et d’allaitement. Dans le cas d'une alimentation végétalienne ou végane (aucun produit d’origine animale) une complémentation en vitamine B12 est nécessaire.

Par ailleurs, une étude française de l'Inserm, publiée en décembre 2012, montrait que les enfants de moins de 2 ans qui avaient des apports faibles en gras, en grande partie dus à l'utilisation de lait semi-écrémé, avaient un plus grand risque de surpoids à l’âge adulte.