Le forum international NetExplo, qui s'est tenu à Paris, a remis son grand prix 2013 à une chercheuse chinoise qui a développé un timbre électronique permettant notamment de surveiller différents paramètres de santé ou encore de commander des appareils électroniques à distance.
Mis au point par Nanshu Lu et ses collègues de l'Université d'Austin (Texas), le patch Electronic Tattoos permet de s’affranchir des fils et électrodes traditionnellement utilisés pour le recueil de données biologiques. Le patch s’applique comme une seconde peau sur tous les endroits du corps et peut aussi être appliqué sur un organe.
Il s'agit d'une fine membrane de silicone qui s'adapte aux déformations de la peau et résiste à l'eau durant plus d'une semaine, ce qui semblait au début du projet «une mission impossible», explique la chercheuse.
Le système est encore en test, notamment pour des jeux électroniques (commandes vocales grâce à un tatouage disposé sur la gorge du joueur capable de distinguer certains mots). Pour le futur, les Electronic Tattoos sont destinés à des applications médicales. Le professeur Lu cherche à développer un tatouage capable d’enregistrer une information et de réagir de manière appropriée à celle-ci, par exemple en détectant une arythmie cardiaque et en délivrant un flux électrique capable de soutenir le cœur défaillant, ou bien encore en détectant une anomalie liée à une maladie particulière et en délivrant le médicament adapté en temps réel. Il pourrait détecter les variations de température, et ainsi les manifestations de certaines émotions.
Le système pourra encore s'améliorer, en incluant une batterie lithium-ion et une mémoire interne.
"Les applications possibles ne sont limitées que par notre imagination
", commente la chercheuse.
Il n’empêche, souligne le communiqué de NetExplo "que cet instrument de mesures médicales ajoute un œil au Big Brother multimodal qui se met inexorablement en place au fil des progrès numériques
".
Nanshu Lu, a fait ses études en Chine à l'université de Tsinghua puis a obtenu un doctorat à Harvard. Elle figure dans la liste des 35 personnes les plus innovantes de moins de 35 ans établie par le magazine Technology Review du Massachusetts Institute of Technology (MIT).
Psychomédia avec sources: Netexplo, Le Figaro
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