Le taux de mortalité infantile, c'est-à-dire de décès avant l’âge d’un an chez les enfants nés vivants, est deux fois plus élevé dans les départements d’outre-mer (DOM), avec 7,8 décès pour 1000, qu’en France métropolitaine (3,8), selon une analyse des données de 2000-2008 de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du Ministère des Affaires sociales et de la Santé.
Cette surmortalité est particulièrement élevée en Guyane avec 11,8 décès pour 1000, contre 7,2 en Martinique, 7,1 en Guadeloupe et 6,8 à la Réunion.
Entre 40 et 50 % de ces décès surviennent dans la première semaine et les affections de la période périnatale représentent la principale cause de mortalité. Ces affections, plus fréquentes dans les DOM, expliquent les 2/3 de la surmortalité. Les malformations congénitales et anomalies chromosomiques en expliquent environ 10 %.
Les interventions à la naissance et les caractéristiques des nouveau-nés indiquent la présence de complications et d’un état de santé plus fragile : les hospitalisations prénatales étaient plus fréquentes (28 %, contre 19 % en métropole) ainsi que les césariennes également (24 % versus 20 % en métropole). Le taux de prématurité (12 %) et d’enfants de petit poids de naissance (12 %) est environ deux fois plus élevé contre respectivement 6 % et 7 %.
Après le premier mois, au cours duquel surviennent 2/3 des décès, le taux de décès par maladies infectieuses et morts violentes reste plus élevé dans les DOM mais contribue peu à la différence avec la métropole car ces causes sont rares.
Les conditions socioéconomiques plus défavorables expliquent probablement une partie de la surmortalité infantile, estime la Drees. En 2009, plus d'un quart de la population était bénéficiaire de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) contre moins de 6% en France métropolitaine. Le taux de chômage dépassait les 20%.
Dans une note adressée par le secrétariat général des ministères sociaux à l’ensemble des agences régionales de santé (ARS) en février 2011, un objectif de réduire l’écart avec la France métropolitaine de 50 % entre 2010 et 2015 a été communiqué aux agences régionales de santé (ARS) ultramarines.
Rapport de la Drees: La mortalité infantile dans les départements français d’outre-mer (2000-2008)
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