Le chlorure de lithium, un sel utilisé comme régulateur de l'humeur dans le traitement du trouble bipolaire, favorise, chez la souris, la remyélinisation des nerfs périphériques, selon une étude française publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.
Charbel Massaad de l'université Paris-Descartes et ses collègues ont créé, chez la souris, des dommages aux nerfs qui peuvent chez l'humain être provoqués par le diabète ou des blessures par exemples.
Ils ont provoqué une destruction de la myéline (gaine protectrice) de nerfs faciaux tout en préservant le nerf lui-même. Cette destruction, perturbant la conduction de l'influx nerveux, a amené une paralysie des moustaches.
Les souris ayant reçu des injections de lithium ont complètement recouvré le mouvement de leurs moustaches en huit jours, comparativement aux souris non traitées qui ont retrouvé une faible capacité de mouvements en 20 jours. La gaine de myéline était beaucoup plus épaisse chez les souris traitées.
Le lithium stimule le phénomène naturel de la remyélinisation, concluent les chercheurs. D'autres études menées sur le nerf sciatique ainsi qu'avec d'autres modes d'administration du lithium (dans l'eau) ont conduit aux mêmes conclusions.
Chez l'humain, ces résultats pourraient avoir des applications dans le traitement des maladies neurodégénératives du système nerveux périphérique.
Le Department of Veterans Affairs américain amorce d'ailleurs une étude pilote sur les effets du carbonate de lithium pour le traitement de la sclérose en plaques progressive, une maladie auto-immune dans laquelle la myéline est affectée.
Psychomédia avec sources: New Scientist, Clinical Trials Feeds. Tous droits réservés.