Des souris amnésiques ont retrouvé la mémoire grâce à une greffe de cellules souches nasales humaines dans une expérience de thérapie cellulaire menée par des chercheurs français dont les résultats sont publiés dans le Journal of Clinical Investigation. Cette étude suggère que les cellules souches adultes du tissu du système immunitaire en provenance d'une région du nez peut constituer une source de cellules pour traiter les troubles cérébraux dans lesquels des cellules nerveuses sont détruites ou endommagées de façon irréversibles.
Emmanuel Nivet et ses collègues du CNRS et du CHU Nord de Marseille ont analysé les effets d'une transplantation de ces cellules dans le cerveau ou le liquide céphalo-rachidien de souris rendues amnésiques du fait de dommages à la région de l'hippocampe (importante pour la mémoire et l'apprentissage).
Quatre semaines après la greffe, les souris transplantées avaient retrouvé leurs capacités à apprendre et à mémoriser l'emplacement d'un objet ou l'association d'une récompense avec une odeur.
Les cellules souches s'étaient implantées dans les zones lésées où elles se sont différenciées en neurones (cellules nerveuses) et ont stimulé la génération endogène de cellules. La greffe de ces cellules a permis de restaurer partiellement le phénomène de potentialisation à long terme, l'un des mécanismes de base de la mémorisation et de la plasticité du cerveau (renforçant durablement les connections entre deux neurones activés simultanément).
L'utilisation de cellules souches nasales présente de nombreux avantages : elles sont faciles à prélever et à cultiver. Chaque individu peut être son propre donneur, ce qui élimine les risques de rejet immunitaire.
Cette étude pourrait ouvrir la voie, à plus long terme, à un essai clinique chez des personnes souffrant d'une amnésie post-traumatique ou post-ischémique (accident vasculaire cérébral). Par ailleurs, ces recherches se poursuivent sur des modèles animaux de la maladie d'Alzheimer.
Illustration : Cellules souches olfactives humaines après migration dans l'hippocampe lésé de souris. Les cellules humaines fluorescent en vert et les neurones en rouge. Une partie des cellules humaines tendent vers le jaune-vert, ce qui signifie qu'elles se sont différenciées en neurones (le bleu marque le noyau des cellules). Source: CNRS.
-
Psychomédia avec sources:
Tous droits réservés