Une molécule absente de la plupart des tissus normaux de l'organisme a été découverte dans 11 types de cancers (cancers de la prostate, du sein, du colon, du pancréas, de la vessie, du rein, du poumon, du foie, de l’estomac, des testicules, des ovaires).
L'étude, menée par des chercheurs de l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en collaboration avec une équipe de la Mount Sinai School of Medicine (New York) montre que la présence du récepteur de la FSH (hormone folliculo stimulante) reflète l’existence d’une tumeur cancéreuse .
Le récepteur de la FSH se trouve normalement localisé uniquement dans les cellules stimulées par la FSH. Toutefois, il est présent en très petite quantité dans les vaisseaux sanguins des ovaires et des testicules… et c’est ce qui a mis la puce à l’oreille des chercheurs.
Le réseau vasculaire est l’un des constituants les plus importants des tumeurs cancéreuses. Il est nécessaire à leur croissance et leur maintien. La plupart des tumeurs cancéreuses sont même capables de créer de nouveaux vaisseaux afin de survivre. Les chercheurs ont donc conduit une étude visant à déterminer si le récepteur de la FSH était présent dans les vaisseaux sanguins des tumeurs.
Non seulement le récepteur de la FSH semble spécifique des tissus tumoraux, mais il est présent aux stades très précoces, il est facilement détectable par les méthodes d’imagerie traditionnelle (RMN, TEP, et imagerie par ultrasons) et semble être une cible facile pour des agents-anticancéreux administrés par voie sanguine.
Nicolae Ghinea et ses collègues ont étudié des biopsies prélevées chez 1336 personnes atteints de cancer après une chirurgie. Les résultats démontrent la présence du récepteur dans la totalité des échantillons, quels que soient le type et le stade de la tumeur. Ce récepteur est totalement absent de l’ensemble des autres tissus normaux de l’organisme.
Le récepteur semble spécifiquement localisé sur la partie dite luminale des cellules qui tapissent la paroi des vaisseaux (voir l'illustration), ce qui en fait une cible facile pour les agents de diagnostic et thérapie injectés dans le sang.
Cette étude est publiée dans The New England Journal of Medicine.
Illustration : Vaisseaux sanguins. Inserm
Psychomédia avec source:
Institut national français de la santé et de la recherche médicale (INSERM)
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