Rami Burstein et ses collègues, du Beth Israel Deaconess Center et de l'Université Harvard, ont comparé les réactions à la lumière de 6 personnes atteintes de migraines et totalement aveugles, ne pouvant percevoir ni les formes, couleurs ou mouvements ni la lumière, et 14 personnes aveugles mais pouvant détecter la présence de lumière (sans autre vision).
Cela suggère que le mécanisme de la photophobie associée à la migraine implique le nerf optique, puisque chez des personnes totalement aveugles le nerf optique ne transporte pas les signaux lumineux au cerveau.
L'amplification de la douleur en réaction à la lumière est attribuée à des cellules de la rétine, récemment découvertes, dotées de récepteurs sensibles à la lumière contenant de la mélanopsine. Ce sont les seuls photorécepteurs qui fonctionnent chez les personnes aveugles percevant la lumière, explique Burstein.
Les photo-récepteurs contenant la mélanopsine ne sont pas impliqués dans la vision (reconnaissance des formes, couleurs, mouvements) mais dans des réponses non visuelles telles que le contrôle des rythmes circadiens, le contrôle d'hormones, la médiation de la vigilance et la régulation du sommeil.
L'hypothèse du rôle de ces photo-récepteurs dans l'amplification des douleurs a été confirmée chez des rats. Les chercheurs ont identifié le circuit des influx nerveux à partir des cellules à mélanopsine jusqu'au cerveau, en passant par le nerf optique. La région du cerveau activée par la lumière et ce circuit est précisément une région qui est active dans la migraine. Cette région restait activée même après l'arrêt de l'exposition à la lumière.
Ce qui explique pourquoi les maux de tête mettent 20 à 30 minutes à diminuer après l'exposition à la lumière, note le chercheur.
En 2008, une étude avait montré qu'une variation génétique affectant la mélanopsine pouvait être liée à la dépression saisonnière.
Psychomédia avec sources: BBC, CNRS
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