Deux mille participants étaient attendus, ce dimanche, à la première "Convention de la société face au cancer" organisée par la Ligue contre le cancer. L'événement marquait le 10ième anniversaire des États généraux des malades atteints de cancer qui avaient représenté un tournant en donnant la parole aux malades.
La manifestation réunissait malades, proches de malades, médecins, chercheurs, associations, élus, chefs d'entreprises ....
On assiste à un glissement des problématiques du domaine médical au domaine social, affirme Francis Larra, président de la Ligue contre le cancer. Il y a des questions qui se posent auxquelles la communauté médicale ne peut pas répondre. Les réponses ne peuvent venir que de la société tout entière.
On soigne dorénavant mieux le cancer, on en meurt moins, mais la maladie est trop souvent synonyme d’exclusion sociale, de précarité et de vulnérabilité. Selon une enquête menée par la ligue, 49% des malades interrogés associent cancer et précarité économique.
Selon l'enquête toujours, 91% des malades ont du mal à se projeter dans l’avenir. Mener une vie de famille normale s’avère très difficile pour 81% d'entre eux, garder son emploi est incertain (80%), acheter un bien immobilier et obtenir un prêt, même lorsqu’on est en rémission depuis plusieurs années, est carrément impossible (95%).
Une seconde étude menée par La ligue montre qu'un chef d'entreprise sur 4 reconnaît ne pouvoir garder un salarié malade au-delà de 3 mois d'absence. Ceci concerne surtout les patrons de moins de 10 salariés.
Les progrès thérapeutiques soulèvent également des enjeux économiques, sociaux, politiques et éthiques. "Avec des ressources financières qui sont limitées, à qui va-t-on réserver les nouveaux traitements de plus en plus coûteux ?". "Qui va décider ?"
La Ligue contre le cancer espère notamment que le nouveau Plan cancer, annoncé pour le début de l’année 2009, comportera une série de propositions telles qu'un revenu minimum pour tous ceux dont le cancer s’est transformé en maladie chronique, un accompagnement médico-psychologique par leur médecin traitant ou encore un accès facilité aux prêts bancaires.
Psychomédia avec sources:
Le Point
Le Parisien