Pour Bience Gwanas, commissaire aux Affaires sociales à l'Union africaine, si les chefs d'Etat africains n'intègrent pas la médecine traditionnelle dans leur politique de santé, « ils auront abandonné plusieurs millions de citoyens à la mort ».
Environ 80 % de la population africaine, a-t-elle indiqué, se traitent à base de la médecine traditionnelle qui leur coûte relativement moins cher que la médecine conventionnelle. Elle a, à ce propos, invité les Africains à faire comme la Chine où la médecine traditionnelle fait partie intégrante de la politique de santé.
Selon la ministre Manto Tshabala Msimang, présidente de la Conférence africaine des ministre de la Santé, il est question aujourd'hui de se pencher sur la question de la propriété intellectuelle des produits de la médecine traditionnelle et de l'introduction de modules sur celle-ci dans les programmes scolaires et universitaires.
Pour le directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l'Afrique, Dr Luis Sambo, l'Afrique ne peut réussir l'amélioration de la santé de ses populations si la médecine traditionnelle n'est pas prise en compte dans les soins de santé primaires. Il a invité les pays africains à poursuivre le programme d'institutionnalisation de la médecine traditionnelle avec l'aide de l'OMS.
Le Premier ministre camerounais, Epraim Inoni, a assuré que le projet de loi portant reconnaissance de la médecine traditionnelle sera déposé à l'Assemblée nationale camerounaise pour adoption dans les prochains jours.
Au Sénégal, à l'occasion de cette journée, le Dr Mamadou Ngom, chargé de la médecine traditionnelle et de la pharmacopée à l’OMS, a dressé les écueils de cette médecine, en estimant que par manque de « bases factuelles », les tradipraticiens souffrent du « refus de reconnaissance » de la contribution de la médecine traditionnelle au développement des systèmes et services de santé.
Dr Ngom énumère l’insuffisance des données sur l’innocuité, l’efficacité et la qualité des médicaments traditionnels qui rendent difficile l’évaluation des dossiers pour leur enregistrement, de même que les « régimes insuffisants » de protection des droits de propriété intellectuelle et des savoirs médicaux traditionnels ainsi que la collaboration entre les scientifiques et les tradipraticiens qui est, aujourd’hui, peu développée.
Au Sénégal toujours, Gaoussou Sambou, président des tradipraticiens du Sénégal a présenté, au jardin botanique du centre Madesahel d’Enda, plusieurs dizaines de plantes médicinales, notamment : l’artemisia annua « efficace contre le paludisme », le sclerocaria birea « efficace pour les diabétiques », ou encore le fagara xanthoxyloides qui « traite la drépanocytose sous toutes ces formes ».
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PsychoMédia avec sources : Afrique en ligne, Le Quotidien.sn, Xinhua.