La consommation excessive d’alcool est associée à un triplement du risque de démences, selon une étude franco-canadienne publiée dans la revue médicale Lancet Public Health.
Le risque est notamment augmenté pour les démences précoces (avant 65 ans) de type syndrome de Korsakoff directement attribuables à l’alcool, les démences vasculaires résultant par exemple d’accidents vasculaires cérébraux et les démences neurodégénératives de type Alzheimer.
« La liste des troubles associés à l’alcool s’allonge encore
», soulignent les chercheurs. « Après les problèmes hépatiques, cardiovasculaires et les cancers
», s'ajoutent les démences.
Michaël Schwarzinger et ses collègues (1) de l'Inserm et de l'Université de Toronto ont analysé les données exhaustives des hospitalisations en France entre 2008-2013.
Ils ont identifié 31,6 millions d’adultes hospitalisés entre 2008 et 2013 dont 1,3 million étaient affectés de démences et 950 000 présentaient une consommation excessive d’alcool (dont 85 % une dépendance).
Après exclusion des cas de démences attribuables à une pathologie bien identifiée, les chercheurs ont retrouvé une consommation excessive d’alcool (6 verres ou plus par jour pour les hommes et 4 pour les femmes) dans 57 % des démences précoces et 8 % de celles survenues après 65 ans. Alors que pour l’ensemble des adultes hospitalisés, les taux d’alcoolisme étaient évalués à 6,2 % chez les hommes et 1,5 % chez les femmes.
La consommation excessive d’alcool, qui correspondant à six verres ou plus par jour pour les hommes et quatre pour les femmes, était associée à un triplement du risque de démence et un doublement du risque d'Alzheimer.
Après avoir pris en compte les autres facteurs de risque de démence, les chercheurs estiment qu’il s’agit d’un facteur de risque de démence (modifiable), pouvant être considéré comme le plus important devant le tabagisme ou l’hypertension artérielle.
L’alcool pourrait précipiter la survenue de ces maladies et accélérer leur progression en augmentant les dommages structurels et fonctionnels dans le cerveau, expliquent les auteurs.
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(1) Bruce G Pollock, Omer S M Hasan, Carole Dufouil, Jürgen Rehm.
Psychomédia avec sources : Inserm, Lancet Public Health.
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