Des études récentes ont remis en question la validité des recherches antérieures sur la dépression saisonnière. Cette dernière est caractérisée par des épisodes de dépression majeure qui surviennent à la même période chaque année, habituellement à l'automne et à l'hiver.
Ces études ont notamment critiqué le fait que dans ces recherches, la dépression saisonnière est généralement identifiée en demandant aux participants de se rappeler les épisodes dépressifs passés au cours des dernières années (ce qui laisse place à des biais) et que les critères utilisés sont souvent différents des critères établis de la dépression majeure.
Dans une étude, publiée dans la revue Clinical Psychological Science, Steven LoBello de l'Université Auburn à Montgomery et ses collègues ont vérifié si la dépression était vraiment plus fréquente en hiver.
Ils ont analysé des données concernant 34,294 Américains, âgés de 18 à 99 ans, qui ont participé à une étude dans laquelle étaient évalués les symptômes dépressifs des deux dernières semaines.
Il n'y avait pas de différence entre les participants ayant répondu à l'enquête durant les mois d'hiver et en d'autres temps. Chez les 1,754 participants qui rencontraient les critères diagnostiques de la dépression majeure lors de l'enquête, aucune différence saisonnière n'était constatée.
Aucune évidence n'a été trouvée que les symptômes de dépression varieraient selon les latitudes, les saisons et l'exposition au soleil, résument les chercheurs. Un résultat qui est incompatible avec la notion que la dépression saisonnière serait un trouble fréquent.
La dépression est par définition un trouble épisodique, soulignent les chercheurs, et les gens peuvent ainsi connaître des épisodes dépressifs à l'automne et à l'hiver. Mais, disent-ils, être déprimé pendant l'hiver ne prouve pas que l'on soit déprimé à cause de l'hiver.
Il est possible, disent-ils, que la dépression majeure avec une variation saisonnière existe, mais cette étude montre qu'une très petite proportion de la population serait concernée.
(1)Megan K. Traffanstedt et Sheila Mehta.
Psychomédia avec source : Association for Psychologial Science.
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