Le ministre de la santé du Québec, a lancé, le 9 octobre, son Plan d'action en santé mentale 2015-2020 intitulé Faire ensemble et autrement. Le plan est doté d'une maigre enveloppe de 70 millions d'argent frais sur 5 ans. Le dernier plan d'action en santé mentale est échu depuis cinq ans.
Selon le ministre Gaétan Barrette, plusieurs changements dans les structures et dans l’organisation du système doivent être apportés afin que les services, aujourd'hui « éclatés » soient mieux intégrés.
Pour mieux « arrimer » les services pour les jeunes, le gouvernement mettra notamment en place « conjointement avec le Fonds de recherche du Québec et la Fondation Graham-Boeckh un réseau de santé mentale spécifiquement pour les jeunes, inspiré d’un modèle australien, qui permettrait aux patients de recevoir des services dans des centres sans passer par les hôpitaux
», rapporte La Presse canadienne.
Québec se penchera aussi sur la loi P-38, la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui, qui est mal appliquée par certains professionnels, selon le ministre.
Le plan inclut également des campagnes de publicité pour mieux « sensibiliser la population aux enjeux de santé mentale ».
Dans un communiqué, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), principal représentant syndical des intervenants en santé mentale, souligne que dans le contexte des compressions à venir de 700 millions $ dans le réseau de la santé et des services sociaux, la santé mentale est malheureusement le premier poste de dépense à être coupé dans les établissements.
« Pour les psychologues, les travailleuses sociales, les techniciennes en travail social
», l'accroissement de la performance et l'optimisation des ressources sur lesquels mise le plan, « signifie encore une fois faire plus avec moins. Les professionnelles croulent déjà sous la paperasse, les dossiers s’accumulent sur leur bureau et l’on voudrait leur en demander davantage ? C’est totalement irréaliste et, je dirais, dangereux pour la santé mentale des intervenantes. Nos membres sont épuisées et subissent des pressions pour performer toujours davantage. Le presto va sauter
», estime la présidente de l’APTS, Carolle Dubé.
« L’APTS a récemment dénoncé la gestion des listes d’attente, notamment en santé mentale
», rappelle le communiqué. « Pour se débarrasser des listes d’attente officielles, de plus en plus de gestionnaires refilent directement aux intervenantes tous les nouveaux patients, au plus grand mépris de leur autonomie professionnelle.
»
L'organisation syndicale CSN dénonce également les compressions passées et futures et l'irréalisme des « déclarations tape-à-l'œil ». Elle déplore notamment qu'en abolissant la prime des psychologues, le gouvernement fragilise les équipes de soins. « Consciemment ou non, le gouvernement est en train de pousser certains salarié-es, dont les psychologues, dans les bras du marché privé. Comment compte-t-il s'y prendre pour améliorer les soins, s'il perd son personnel qualifié
», se questionne Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnèles-CSN.
Psychomédia avec sources : Portail Québec, CSN, APTS, Le Devoir (La Presse canadienne).
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