La Haute autorité de santé (HAS) a publié, le 7 juillet, un rapport intitulé Dangerosité psychiatrique : étude et évaluation des facteurs de risque de violence hétéro-agressive chez les personnes ayant des troubles schizophréniques ou des troubles de l’humeur.
Selon les études internationales, indique la HAS, les personnes souffrant de troubles mentaux graves sont 4 à 7 fois plus souvent auteurs de violence que les personnes sans trouble mental. Elles sont auteurs d'environ un homicide sur 20.
Ce risque est surtout augmenté en cas d’existence concomitante d’une consommation d’alcool ou d’autres substances psycho-actives ou d’un trouble de la personnalité antisociale. En l’absence de ces facteurs, le risque est 2 fois supérieur à celui des personnes sans trouble mental. Le plus souvent, la violence des personnes souffrant de troubles mentaux est dirigée contre les proches ou les membres de la famille.
Par ailleurs, les personnes atteinte de maladie mentale sont 7 à 17 fois plus souvent victimes de violence (verbale et/ou physique) que les personnes sans trouble mental.
Des facteurs de risque à repérer sont:
- les antécédents de violence commise ou subie, notamment dans l’enfance;
- la précarisation, les difficultés d’insertion sociale, l’isolement;
- l’abus ou la dépendance à l’alcool ou à d’autres substances psycho-actives;
- un trouble de la personnalité de type antisocial;
- l’âge (inférieur à 40 ans);
- une rupture des soins ou un défaut d’adhésion au traitement.
Au-delà des facteurs de risque, des signes d’alerte peuvent faire craindre la survenue prochaine d’actes violents:
En cas de troubles schizophréniques :
- un délire paranoïde avec injonction hallucinatoire;
- des idées délirantes de persécution avec dénonciation d’une personne considérée comme persécutant le malade;
- des idées délirantes de grandeur, passionnelles ou de filiation;
- des menaces écrites ou verbales pouvant évoquer un scénario de passage à l’acte contre le persécuteur supposé;
- une consommation importante d’alcool ou de substances psycho-actives.
En cas de troubles de l’humeur (dépression, trouble bipolaire) :
- l’importance de la douleur morale;
- des idées de ruine, d’indignité ou d’incurabilité notamment quand elles s’élargissent aux proches;
- un sentiment d’injustice ou de blessure narcissique.
Ces signes peuvent être signalés par l’entourage familial ou par les équipes soignantes, ou par les patients eux-mêmes. Etre à l’écoute des proches permet souvent de désamorcer un possible passage à l’acte violent.
Le rapport décrit notamment le concept de dangerosité, les premiers recours en cas de signes d’alerte, la démarche d’évaluation clinique du risque de comportements violents et l'organisation de la prise en charge.
Psychomédia avec source: HAS
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